GP de Chine : ce profane sur lequel mise Ferrari

GP de Chine : Marco Mattiacci, le nouvel homme fort de Ferrari - -
La curiosité du week-end, c’est lui, Marco Mattiacci. Sur le bord du circuit international de Shanghai, le tout nouveau boss de Ferrari attire tous les regards. Malgré le temps maussade, l’ex-patron de la branche « Amérique du Nord » a une paire de lunettes de soleil vissée sur le nez, provoquant quelques sourires dans le paddock. Le successeur de Stefano Domenicali se prendrait-il déjà pour un autre ? « Quand vous passez près de 40 heures dans les avions, que vous ne dormez pas pendant quatre jours, vous avez besoin de lunettes de soleil », glisse le nouveau team manager de Ferrari.
Le défi que lui a lancé le président Luca di Montezemolo est immense. La firme italienne pointe seulement au 5e rang au championnat du monde des constructeurs, très loin derrière Mercedes (78 points de retard). Avant ce GP de Chine, 4e étape de cette saison de Formule 1, ni Kimi Räikkönen, ni Fernando Alonso (trois titres mondiaux à eux deux) ne sont montés sur un podium cette saison. Insupportable pour Ferrari qui n’a pas retenu, en début de semaine, Stefano Domenicali, incapable de gagner le moindre titre depuis le sacre de son écurie en 2008, année de son arrivée.
Mattiacci a cru à une blague
Voilà pourquoi il y a tout juste une semaine, peu avant 6 heures du matin, le téléphone de Marco Mattiacci a retenti dans son appartement de New York. A l’autre bout du fil, Luca di Montezemolo. Le grand patron italien, qui voit en lui davantage un homme à poigne et un gestionnaire plutôt qu’un patron technicien, lui fait part de son idée de lui donner les commandes de l’écurie. « Je lui ai dit que le 1er avril était passé depuis une dizaine de jours, raconte Mattiacci. Mais après 2-3 minutes de discussion, j’ai compris que c’était du sérieux. »
Mattiacci avait de bonnes raisons d’être surpris. Si l’homme a réalisé un travail colossal en Amérique du Nord et s’il est considéré comme l’un des meilleurs au monde à son poste, il ne possède aucune expérience de la Formule 1. « Je viens avec l’humilité de celui qui veut apprendre et je veux travailler dur, assure-t-il. C’est que j’ai dit à l’équipe et aux pilotes, qui sont parmi les meilleurs du monde. Je suis quelqu’un d’humble, à l’écoute. » Du côté de Fernando Alonso, très proche de Domenicali, on attend de voir.
« On doit lui laisser du temps, avance l’Espagnol. C’est beaucoup trop tôt pour dire s’il sera très bon ou s’il sera très mauvais. Je suis sûr qu’il sera assez doué pour se rendre compte des points forts de l’équipe mais aussi pour trouver les points faibles que nous espérons améliorer. » La marge de progression est importante. « On n’abandonnera pas, clame Mattiacci. Notre objectif est de réduire le plus possible l’écart qui nous sépare actuellement des Mercedes. En tout cas, vous avez en face de vous quelqu’un de très motivé. J’ai accepté cette mission car je veux prouver que j’ai le niveau pour évoluer avec Ferrari en Formule 1. » A lui de jouer.
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