GP du Brésil - Les adieux de Schumacher

Michael Schumacher - -
Le rideau va tomber. Pour de bon cette fois. A 43 ans, Michael Schumacher va disputer le dernier Grand-Prix de sa carrière ce week-end au Brésil. Un baroud d’honneur que le septuple champion du monde aborde avec un relâchement assez étonnant. « Je me sens tout à fait détendu, sourit l’Allemand. Je pense que c’est lié à mon expérience. Je vais essayer d’en profiter au maximum. Je suis content de terminer ici avant de me tourner vers une nouvelle vie ». Sur la grille de départ, dimanche, l’émotion risque d’être nettement plus intense. En attendant, les adieux du roi « Schumi » ne passionnent pas vraiment le paddock. Interlagos n’a d’yeux que pour Sebastian Vettel et Fernando Alonso, engagés dans une course au titre effrénée. Lors de la conférence des pilotes, hier, une seule question a concerné la retraite de Schumacher...
Les organisateurs brésiliens ont tout de même prévu d’organiser une cérémonie – pour l’instant tenue secrète - en son honneur. « Tout le monde va être surpris, glisse Claudia Ito, la responsable du circuit. Même Bernie Ecclestone (le grand argentier de la F1, ndlr) ne sait pas ce qui va se passer. Mais je suis certaine que Schumacher va aimer ». Lors de sa première retraite sportive, il y a 6 ans (déjà au Brésil), l’homme aux 91 victoires avait reçu un trophée des mains de Pelé, l’ancienne idole de la Seleçao. Pour marquer le coup, Mercedes va, selon la presse d’outre-Rhin, offrir à sa star une Formule 1 dans laquelle il a roulé cette année. Un petit cadeau estimé à … 1 million d’euros !
Vettel : « Il restera une source d’inspiration »
De quoi faire oublier l’histoire d’un retour manqué sur le plan sportif. En trois saisons, Schumacher n’a jamais été en mesure de jouer les premiers rôles. Régulièrement surclassé par Nico Rosberg, son coéquipier, l’ancienne gloire de Ferrari a dû composer avec une voiture très limitée. Hormis une 3e place au Grand Prix d’Europe en juin dernier, l’actuel 15e du classement a passé le plus clair de son temps en queue de peloton. Cette saison, il a abandonné à 8 reprises en 19 courses. Un bilan très décevant. « Le plus important, c’est d’avoir progressé. Mais c’est clair que ce n’est pas une fin brillante par rapport à la mission qu’on m’avait confiée il y a 3 ans », concède le pilote le plus titré de l’histoire de la F1. Malgré ce dernier chapitre raturé, Schumacher suscite toujours autant d’admiration chez ses paires.
« Nous avons eu le privilège de courir avec quelqu’un comme Michael Schumacher, lâche Fernando Alonso. Nous avons pu le côtoyer sur la grille, livrer quelques beaux combats et apprendre beaucoup aux côtés d’une personne qui changé notre sport ». Une impression partagée par Sebastian Vettel, couvé par son illustre compatriote depuis ses débuts. « J’ai eu le privilège de rencontrer Michael quand j’étais un petit garçon, rappelle le double champion du monde en titre, en lice pour une 3e couronne. C’était vraiment le héros de mon enfance. Quand je l’ai vu pour la première fois je ne savais pas trop quoi lui dire, parce que j’avais peur de lui demander quelque chose de stupide. Je me souviens très bien de ce moment. Maintenant, on a des relations normales. Quand je lui parle, je ne lui parle pas comme mon héros mais juste comme « Michael ». J’ai passé quelques années très intéressantes avec lui. Nous avons eu une relation spéciale et il restera toujours une source d’inspiration pour moi ». Et certainement pour beaucoup d’autres…