Grand Prix d'Allemagne : Ces pneus qui mettent le feu au paddock

Felipe Massa - -
« Nous avons confiance dans le fait que les changements apportés aux pneumatiques auront les effets escomptés et que de tels problèmes ne se produiront pas durant le week-end du Grand Prix d'Allemagne. Nous sommes prêts à conduire nos voitures à la limite, comme nous le faisons toujours, et comme c'est attendu par nos équipes, nos sponsors et nos supporters. Cependant, les pilotes ont décidé que, si de tels problèmes devaient se manifester durant le Grand Prix d'Allemagne, nous nous retirerions immédiatement de l'épreuve. Ce problème évitable avec les pneus met en danger la vie des pilotes, des commissaires et des supporters. » Le communiqué du GPDA (l’Association des Pilotes de Grand Prix), publié jeudi soir, a le mérite d’être clair.
Très remontés après les incidents survenus dimanche dernier lors du Grand Prix de Grande-Bretagne -explosions des pneus arrière de Vergne, Perez, Massa et Hamilton-, les pilotes ont clairement menacé de boycotter le GP d’Allemagne cas de nouvel incident avec les pneus Pirelli. « C’est une décision de bon sens, explique Romain Grosjean. On se souvient tous de Felipe Massa en 2009 et du ressort qui lui est arrivé dans le casque. Là, on parle de pneus qui pèsent 4 kilos. Je vous laisse imaginer ce que ça ferait si on les prenait sur la tête. C’est un métier dangereux, on le sait. On accepte les risques sans problème. Mais on a vu des choses à Silverstone qu’on ne veut plus voir. »
Räikkönen boycotte le… boycott
Et d’ajouter : « Tous les pilotes présents étaient plutôt d’accord. » Manifestement non. A commencer par Kimi Räikkönen, son équipier chez Lotus. Comme Valtteri Bottas (Williams) et Adrian Sutil (Force India), le Finlandais ne fait pas partie du GPDA. L’intéressé, qui garde un très mauvais souvenir de sa participation au boycott du Grand Prix d’Indianapolis en 2005, ne prendra pas part à la grève si cette dernière devait avoir lieu. « J'ai été une fois impliqué en 2005 et curieusement, il y a eu des pilotes qui ne se sont pas retirés et ils ont conduit. Donc c'est sûr que je vais courir, quoi qu'il arrive », a-t-il fermement expliqué en conférence de presse.
Pour Eric Boullier, il y a très peu de risques que la situation dégénère ce week-end. « Je ne crois pas que ça ira jusqu’au boycott, avance le patron de Lotus. Des discussions et des actions seront en cours avant. Il ne faut pas partir dans la panique. Aujourd’hui, il n’y a pas eu de problèmes. La nouvelle carcasse du pneu fonctionne. Il n’y a pas à s’inquiéter. » La preuve ? Les deux premières séances d’essais libres, d’abord dominées par le duo Mercedes, puis par Sebastian Vettel (Red Bull), se sont déroulées sans le moindre incident. Il faut dire que Pirelli a particulièrement revu sa copie en distillant quelques conseils sur l’utilisation de ses nouveaux pneus arrière. Ainsi, il est fortement recommandé aux écuries de ne pas inverser leurs pneus ou encore de ne pas les gonfler sous la pression conseillée par le manufacturier italien. Dans le viseur d’un paddock de plus en plus agacé, Pirelli n’a, semble-t-il, rien laissé au hasard cette fois.
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