Grosjean à la chasse aux étoiles

Après une première expérience manquée chez Renault en 2009, le Franco-Suisse, passionné de gastronomie, retrouve un baquet chez Lotus F1 Team. Avec l’ambition de jouer les trouble-fête chez les cadors du circuit dès ce week-end à Melbourne.

Des fourneaux à un baquet de Formule 1, il y a un fossé que Romain Grosjean n’hésite pas à franchir régulièrement. A l’aube d’aborder sa première saison en F1 en tant que pilote titulaire, le Franco-Suisse n’oublie pas sa principale passion : la cuisine. Il lui arrive même d'aller exercer au restaurant « Le Père Claude », dans le XVe arrondissement de Paris. « Cette passion reste intacte, avoue-t-il. J’en ai besoin, c’est une sorte d’exutoire. » Mais à partir de ce week-end, date du Grand Prix d’Australie, le pilote de 25 ans va pourtant devoir délaisser quelque temps son tablier. Car une deuxième chance s’offre à lui, et pas question de la griller.

En 2009, il avait quitté la Formule 1 tête basse. A 23 ans, son rêve semblait déjà s’être évaporé. Après sept Grands Prix disputés en cours de saison sous les couleurs d’une écurie Renault alors au plus mal, Romain Grosjean n’avait pas réussi à convaincre. Trois ans et de multiples expériences plus tard, le Franco-Suisse a cette fois l’opportunité de se faire définitivement une place dans le grand cirque de la Formule 1. Recruté par Lotus en décembre dernier, il entame une seconde carrière. Voire une troisième, lui qui a exercé le métier… de banquier jusqu’à ses premiers pas en Formule 1. « Cette expérience a été assez importante pour moi, elle m’a permis d’apprendre beaucoup de choses et d’acquérir de la maturité », souligne-t-il.

« Mon rêve est quand même d’être champion du monde »

Au volant de sa Lotus, qu’il décrit comme « la troisième force du plateau, à égalité avec Mercedes », le natif de Genève a tous les atouts de son côté pour réussir une bonne saison. Coéquipier de Fernando Alonso chez Renault, Grosjean va faire équipe avec Kimi Räikkönen, un autre champion du monde. « Il progresse à grande vitesse et je pense qu’il va faire du bon travail cette année. Nous avons un superbe duo de pilotes », analyse Eric Boullier, le patron de Lotus. « Il va falloir essayer de grimper sur le podium, lance même Grosjean. Je n’en rêve pas encore mais ça fait partie des étapes. Il y a le premier point, le premier top 5, le podium et la victoire. Mon rêve est quand même d’être champion du monde. » Avec les bons ingrédients entre les mains, il ne lui reste plus qu’à trouver la recette du succès.