Grosjean : « J’ai montré que je faisais partie des meilleurs »

Romain Grosjean - -
Romain, même si il y a eu parfois des périodes agitées en coulisses, l'écurie Lotus s'est toujours serrée les coudes cette année...
On a été très solide sur cette fin de saison. On a été une équipe unie et qui a marché ensemble. Si on regarde, on peut partir la tête haute et le menton haut comme on dit en anglais. En interne, on s’occupe tous des uns des autres, on prend soin des uns des autres. On a toujours été uni. C’est sûr qu’il y a eu des moments un peu plus compliqués que d’autres et moins drôles, mais on a toujours été tous ensemble. Quand on était sur les week-ends de courses, on oubliait complétement tous ces problèmes. Cela a été notre force. Ce sont des mecs qui peuvent être fiers d’eux, comme je peux être fier moi. On a montré qu’on faisait partie des top équipes et que je faisais partie des meilleurs pilotes.
Cette saison a été un véritable déclic pour vous. Comment l'avez-vous vécue personnellement ?
Ce n’est pas un déclic pour moi. C’est une progression constante qui s’est faite à force de travail. On ne le voit pas toujours parce que c’est le sport automobile. Ma voiture a décidé cette année d’être assez capricieuse, ce n’est pas la première fois qu’on ne termine pas une course avec des soucis, comme ce fut le cas à Barcelone et Silverstone. Depuis Bahreïn, les progrès étaient en cours. Ça ne s’est pas vu parce que la voiture a rencontré de gros problèmes. Pour moi, j’ai progressé, j’ai travaillé. A chaque fois qu’il y avait une nouvelle situation, je l’ai prise pour travailler. Même les situations positives, comme quand lorsque je menais au Japon. C’était la première fois que je menais une course. Il y a énormément de choses à apprendre de ça.
Depuis Singapour, vous vous êtes imposé comme le leader de l'équipe. Comment avez-vous vécu ce nouveau statut ?
C’est sûr que depuis Singapour, il a fallu montrer de quoi j’étais capable. Ça n’a pas finalement changé grand-chose pour moi tous les jours parce que je devais continuer à travailler, donner le maximum et me concentrer sur ce que je pouvais faire. Maintenant, c’est une position que j’aime bien. Honnêtement, j’aime avoir l’équipe derrière moi. C’est le cas depuis quelques courses et on a vu que ça marchait plutôt très bien. C’est vrai que lorsque vous avez une équipe qui pousse derrière, vous fait confiance et regarde en détails tout ce qu’il est possible de faire sur votre voiture, ça aide à ce que tout se déroule bien.
L'année prochaine peut-elle être l'année charnière, où vous vous hisserez au même niveau que Red Bull ?
Avec ce qu’on a réalisé sur cette fin de saison, on va commencer en visant clairement une place au championnat l’an prochain. On commencera en espérant être champion du monde. C’est pour cela que je reviendrai à Melbourne en 2014 (lieu du premier Grand Prix de la saison en mars, ndlr). Après, encore une fois, on verra ce qui est possible de faire. Je crois que l’on peut faire une grosse année l’an prochain.
« Le départ de Kimi n'a pas changé grand-chose »
L'annonce du départ de Kimi Räikkönen avant le départ de Singapour vous a-t-elle libéré ?
Non, le départ de Kimi n’a pas changé grand-chose pour moi. C’est juste que l’équipe a regardé si Romain était capable d’être un leader ? Kimi l’a été. C’était naturel, il a été champion du monde et a de l’expérience. Puis il a fait d’excellents résultats. Ensuite, les gens se sont demandé si j’étais capable de le faire. Du coup, on s’est plus concentré sur ma voiture, on a tenté des stratégies plus osées en regardant tous les détails. Ils ont vu au final que j’étais constant, capable de faire des superbes courses, des premiers tours de folie et que je pouvais donc être le successeur.
Votre prolongation de contrat avec Lotus vous a permis d'aborder la saison suivante avec plus de certitudes...
C’est toujours sympa d’être confirmé tôt plutôt que tard. On avait une volonté commune très forte. Sur le fond, je n’étais pas inquiet. L’équipe avait d’autres choses à régler avant. Les choses se sont faites naturellement. Cette incertitude n’a pas été difficile à gérer en fin de saison parce que je me suis vraiment concentré sur ce que je pouvais faire en piste, donner le meilleur de moi-même et aller chercher ce qu’on pouvait faire avec la voiture. Je crois qu’on a été assez extraordinaire sur la fin de la saison. On a souvent été chercher le maximum de la voiture et profiter des opportunités.
Avez-vous eu des contacts avec d'autres équipes pour 2014 ?
Non, j’envisageais de rester là. L’an prochain, il y a un gros changement de règlement. Du coup, la continuité va être importante. Bien connaître ses ingénieurs, son groupe de travail et ses mécanos sera fondamental. Lotus est une écurie forte, qui a toujours faire des bonnes voitures quand il y avait des changements de règlement. Maintenant, il nous faudra du budget si on veut rester aux avant-postes.
Pastor Maldonado sera votre nouveau coéquipier l'an prochain et celui-ci est arrivé avec un sponsor important qui va ramener de l'argent. Est-ce que l'équipe est plus sereine avec cette arrivée et cette manne financière dont elle a bien besoin ?
Je ne sais pas. Mais c’est sûr qu’une fois que les pilotes sont annoncés, ça aide tout le monde à avancer. On est très concentré sur le nouveau challenge qui va être énorme. Plus gros que ce que tout le monde pensait.
Avez-vous des craintes de cohabiter au côté Pastor Maldonado, avec lequel vous avez connu quelques frictions auparavant ?
Non, je ne pense pas. On est deux des anciens champions GP2, donc on a été fait un peu à la même école. C’est un pilote qui peut aller très vite sur un tour, ce qui va être intéressant pour peaufiner mon pilotage. C’est toujours important d’avoir deux pilots qui vont vite. Je pense que c’est positif d’avoir l’ancienneté et la continuité avec l’équipe qui me connaît et m’a testé comme leader sur les dernières courses de l’année. On va continuer à travailler ainsi, bien que la philosophie de l’équipe ne soit pas d’avoir un numéro un et un numéro deux.
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