Grosjean : « Je ne peux pas perdre du poids ! »

Romain Grosjean - -
Romain Grosjean, depuis le Grand Prix de Bahreïn, comment se sont passés vos essais ?
Les essais ne sont pas extrêmement bien passés après le Grand Prix de Bahreïn, on n’a pu faire que très peu de tours par jour suite à des soucis techniques. Ça fait partie du sport automobile. On a essayé d’analyser le peu de données qu’on avait, pour comprendre. On a quelques petites évolutions pour continuer à progresser. Renault a bien travaillé à l’usine pour essayer d’amener encore plus de performance, de fiabilité, de facilité de conduite, d’automatismes dans les systèmes. Sur le papier, il y a pas mal de choses qui vont en avant, mais je ne suis pas capable de les quantifier. On va continuer de rouler et comprendre ce qu’il se passe sur nos voitures.
Êtes-vous frustré par votre début de saison ?
C’est sûr que quand on finit une saison comme je l’ai fait en 2013, c’est-à-dire très bien, qu’on se lance en 2014 et qu’on a des soucis, un manque de performance, ce n’est pas simple, le temps est long. Après, on n’est qu’au quatrième Grand Prix de l’année, il y a eu un chamboulement technologique assez important. Ça a mis quelques équipes en danseuse. On s’en souviendra, on espère que tout rentrera dans l’ordre. C’est sympa de vivre des changements, même si des fois on pourrait facilement les critiquer parce que ça ne va pas.
Comment justifiez-vous vos grandes difficultés ?
On s’est dit qu’il fallait un changement, on savait que ce serait compliqué. Maintenant, ce qu’il se passe, c’est qu’avec un V6 qui tourne tout seul, un turbo qui tourne tout seul et tout le système électrique qui tourne tout seul, c’est facile. Quand vous les mettez ensemble, c’est plus compliqué. Et quand vous les mettez avec un pilote sur une voiture avec les vibrations, ça devient encore plus compliqué. Il y a beaucoup de facteurs qui ont été bien travaillés pièces par pièce. Mis ensemble, ça a été. Mais dès qu’on se retrouve confronté à la piste, avec des changements de température, avec l’humidité, ça devient plus compliqué que ce qu’on pensait.
Comptez-vous obtenir un résultat lors du Grand Prix de Chine ?
On va essayer. Honnêtement, les deux derniers circuits n’étaient pas en notre faveur. Je ne sais pas comment va être la Chine parce qu’il y a une immense ligne droite sur le retour et on sait que le moteur Renault manque un peu de puissance par rapport à Mercedes. A chaque fois qu’il y a une grande ligne droite, on a un déficit assez important. Maintenant, ça semble être un peu mieux ici qu’à Bahreïn. J’espère qu’on sera un peu plus proche des points, pourquoi pas se battre pour un point.
Espérez-vous de meilleurs résultats à Barcelone ?
Ce serait croire au miracle de se dire qu’on va lancer notre saison à Barcelone (11 mai). Là, on va continuer à travailler. La F1, ce ne sont pas des miracles, c’est du travail. On ne sera pas en pole à Barcelone, peut-être qu’on sera mieux, peut-être qu’il y aura des étapes plus importantes qu’à d’autres moments. Mais pour ça, il faut bien progresser et comprendre où on peut améliorer notre voiture.
On sait que le poids important des voitures est un désavantage. Est-ce que vous comptez maigrir ?
On va prendre le problème dans l’autre sens. Je ne peux pas perdre du poids, sinon je vais perdre une jambe ! Je fais 1m80 pour 67 kg. Les grands sont désavantagés, les petits ne veulent pas changer la réglementation. Pour le moment, tout va bien parce qu’on n’est pas fatigué. On a vu deux pilotes faire des malaises, j’espère que ça n’ira pas plus loin. Ce n’est pas super fair-play pour les grands. J’ai réduit ma quantité de boisson de moitié par rapport à l’an dernier. On a gagné 800 g. Maintenant, les voitures sont lourdes et plus on avance dans l’année, plus elles le deviennent parce qu’on apporte toujours plus de pièces aérodynamiques différentes.
A Bahreïn, les deux pilotes de Mercedes, Lewis Hamilton et Nico Rosberg, se sont battus pour la victoire et n'ont rien lâché. Appréciez-vous cet état d'esprit ?
A partir du moment où les deux pilotes se battent pour la première place ou qu’ils sont en piste pour la deuxième et troisième place, dans ce cas, laissons-les se battre. Je suis pour la bagarre. Si les circonstances sont différentes, les consignes sont les bienvenues.
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