Grosjean, l’espoir de la France

Romain Grosjean - -
Romain Grosjean a dépoussiéré l’histoire des pilotes français en Formule 1. Sa troisième place décrochée dimanche lors du Grand Prix de Bahreïn a fait naitre les espoirs les plus fous, quatorze ans après le dernier podium décroché par un Français, Jean Alesi le 30 août 1998 lors du Grand Prix de Belgique. « J’ai passé du temps avec Romain Grosjean à ses débuts, rappelle l’intéressé. Le voir grimper sur le podium, ça me fait plaisir. C’est un garçon qui a cravaché. » Après deux premiers Grands Prix difficiles (abandons en Australie et en Malaisie) peu d’observateurs imaginaient le pilote Lotus sabrer le champagne aussi tôt. Pourtant, ces très bons temps lors des essais et sa sixième place en Chine il y a une semaine avaient laissé poindre le potentiel du Français.
« Depuis le début de la saison, les commentaires sont en dents de scie sur lui, poursuit Alesi. Ça ne va pas. C’est un débutant même s’il a fait quelques Grands Prix il y a deux ans. » Grosjean n’a finalement dû attendre que onze courses pour monter sur la boite. Un exploit puisque seulement quatre de ses compatriotes ont réussi à faire mieux : Jean-Pierre Beltoise (8e Grand Prix), Jean Alesi, Patrick Depailler et Olivier Panis (tous lors de leur 9e Grand Prix). Comme les performances de sa monoplace incitent à l’optimisme, beaucoup attendent désormais que Grosjean monte sur la plus haute marche du podium comme l’avait réalisé Olivier Panis, dernier Français à avoir gagné, lors du Grand Prix de Monaco en 1996. « Dimanche, il s’en est fallu de peu parce qu’il ne finit pas très loin, estime Alesi. Ce n’est pas impossible, cette année il peut jouer la victoire. »
Grosjean : « On peut le faire »
« En faisant un week-end parfait, on peut le faire d’ici la fin de l’année », promet Grosjean. L’ancien champion de GP 2 a trois semaines devant lui pour améliorer sa voiture avant le Grand Prix de Barcelone. « Il faut être à l’affut de toutes les occasions, conseille Patrick Tambay, membre de la Dream Team RMC Sport. Il en a raté deux aux deux premières courses, sans cela on aurait vu Romain Grosjean très bien classé au championnat. » Avec 23 points, il pointe, à 16 Grand Prix de la fin de saison, à la huitième place du classement, à 25 points du leader Sebastian Vettel. De là à imaginer un sacre mondial 29 ans après Alain Prost, il y a un très grand pas que personne ne franchit. « C’est plein de promesses mais il faut le laisser tranquille, tempère Alesi. Il a besoin de prendre du temps pour avoir plus de maitrise dans le milieu. Quand il fait un podium, on est tous contents et quand il fait une contre-performance, il faut qu’on soit tous derrière lui. »