Grosjean : « Le rêve, c’est d’être un jour champion du monde »

Romain Grosjean - -
Comment vivez-vous cette période où les résultats ne sont pas là ?
C’est toujours dur car les résultats ne sont pas ceux qu’on devrait avoir. Mais d’une manière générale, les performances sont très bonnes, comme au Canada ou en Angleterre. Les résultats ne reflètent pas forcément ce niveau de performances. Maintenant, il faut réussir à tout mettre en œuvre pour changer cela. Il y a eu un enchainement de trois Grands Prix où cela ne s’est pas bien passé et j’espère que cette série va vite prendre fin.
Votre notoriété s’est accentuée ces derniers mois en France. Sentez-vous que quelque chose est en train de naitre autour de vous ?
C’est vrai qu’il y a un engouement qui renait en France et pour un athlète, c’est assez spécial. Si je peux faire partager ne serait-ce qu’un tout petit peu ma passion aux gens, cela m’enchante. Quand on me parle d’un Grand Prix de France, je ne sais pas si cela se fera, mais je crois que courir devant ses fans, ce doit être quelque chose d’assez spécial.
« Gagner, ce n’est pas de la pression en plus »
Vous avez remarqué plus d’engouement de la part des Français cette année que lors de votre premier passage en F1 en 2009 ?
Oui, car les résultats sont là. Le premier passage était sur une fin de saison donc les gens n’avaient pas trop accroché. Là, les choses ont changé et le public commence à plus suivre la Formule 1. Quand un athlète français fonctionne bien, quel que soit le sport, on s’attache plus facilement.
Dans quels domaines ressentez-vous le plus votre manque d’expérience en Formule 1 ?
Déjà, je découvre tous les circuits de F1, ce qui n’est pas simple. Je devrais mieux les connaitre en deuxième partie de saison puisque je les avais déjà faits lors de mon premier passage. La Formule 1 est aussi un monde très compliqué, avec les réglages de la voiture, les procédures… et aussi le côté médiatique et la pression qui augmente et qu’il faut gérer.
Justement, il ne se passe pas une semaine sans qu’on ne vous demande quand vous allez gagner votre premier Grand Prix. Cela vous met-il une pression supplémentaire ?
Je préfère qu’on me pose la question plutôt qu’on ne me la pose pas. Cela veut dire qu’on a de bonnes chances de réaliser ce début de rêve, puisque le rêve, c’est d’être un jour champion du monde. Pour cela, il faut gagner des courses et une victoire serait la première d’une longue série. J’ai envie de gagner une course et ça viendra quand ça viendra. On va tout faire pour que ce soit le plus vite possible, mais ce n’est pas de la pression en plus.
« On ne devient pas bon ou mauvais du jour au lendemain »
Comment vous relevez vous d’un Grand Prix qui se passe mal, comme celui d’Allemagne ?
Il y a quelques années, je cogitais beaucoup. Aujourd’hui, j’essaie de moins le faire. En plus, arrivent deux Grands Prix coup sur coup, donc il s’agit d’être en forme pour la Hongrie. Mais je me sens plutôt bien et je suis content d’être là. Nous avons sur le papier une bonne voiture donc il n’y a pas de raisons que cela se passe mal. On ne devient pas bon ou mauvais du jour au lendemain !
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné en Allemagne ?
Il y a parfois des Grands Prix plus durs que d’autres et il y a des choses qui s’expliquent et d’autres moins. J’apprends ce qu’il faut apprendre du dernier week-end et je garde les bases du précédent pour continuer à travailler.
Les Jeux Olympiques s’ouvrent demain. Y a-t-il des athlètes qui vous impressionnent ?
Oui, beaucoup ! Notre sport est assez marginal. On n’a pas le droit aux essais pendant l’année. On ne va pas non plus s’entraîner spécifiquement pour un domaine. C’est vrai que quand on voit les judokas où les tennismen, c’est assez impressionnant. Nous, c’est plutôt la réactivité, la concentration, et moins l’aspect physique, la force et la résistance que l’on peut voir sur un athlète. La semaine prochaine, j’ai la chance d’aller faire un tour à Londres et j’ai hâte de pouvoir supporter les athlètes français et voir ce magnifique évènement.