Grosjean : « On a progressé depuis l’Australie »

Romain Grosjean - -
Romain, comment avez-vous préparé le Grand Prix de Barcelone sachant que vous n'avez pas le droit de vous entraîner sur la piste ?
Comme on n’a pas le droit de rouler, j’ai travaillé sur le simulateur. Les ingénieurs et les données des précédents Grands Prix nous permettent de nous développer et savoir dans quelle direction aller pour améliorer la voiture. On a commencé le simulateur avec Lotus assez tard, on ne l’a que depuis deux ans. Mais là, on atteint un degré de performance de cet outil qui est assez impressionnant. Quand je suis monté dedans après la Chine, on avait quelques soucis qui étaient les mêmes que ceux rencontrés sur le Grand Prix, donc on a travaillé et trouvé de bonnes solutions. J’espère que sur la piste de Barcelone toutes les solutions qu’on a trouvées vont se montrer payantes, ce qui nous donnera plus de confiance sur l’utilisation de ce gros ordinateur.
Est-ce que vous simulez toutes les forces centrifuges que le pilote subit ?
On ne peut pas trop rentrer dans les détails parce que ça reste secret. Après, je peux ressentir si la voiture glisse du train avant ou du train arrière, on peut tester des hauteurs de caisse, des différences d’ailerons etc… On arrive à ressentir pas mal de choses. Une journée de simulateur vaut une bonne migraine le soir. Ce n’est pas fatigant physiquement mais ça demande beaucoup de concentration et le fait de regarder un écran pendant 6 ou 7 heures, ça use les yeux et le cerveau.
« Un très bon pas en avant »
Pouvez-vous expliquer pourquoi vous ne pouvez pas rouler entre deux Grand Prix ?
L’idée d’avoir interdit les essais privés a été prise en 2007 pour réduire les coûts. Quand c’était libre, il pouvait y avoir 40 ou 50 journées d’essai libre dans la saison, avec le troisième pilote. Il fallait une équipe de course, une équipe spécialement pour les essais, il fallait des voitures pour les essais. Ca demandait une grosse organisation et beaucoup d’argent.
En début de saison, Lotus était vraiment en difficulté et loin derrière. Maintenant, on voit que les écarts se sont nettement réduits...
Oui effectivement, on a eu un premier Grand Prix en Australie désastreux, on a ensuite progressé, l’équipe a bien travaillé, ainsi que Renault. La Chine, c’était la première fois où on avait de bons espoirs et une voiture qui se comportait bien. On était à la régulière dans le Top 10. Alors bien sûr, on n’est pas encore sur les podiums mais par rapport au début en Australie, c’était un très bon pas en avant. J’espère qu’on a travaillé dans la bonne direction pour Barcelone et qu’on pourra se battre entre 5e et la 10e place. A partir du moment où on sera autour de ces places-là, on pourra construire gentiment la voiture et notre progression.
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