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Grosjean : « Quelque chose ne tourne pas rond »

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A l’issue d’un Grand Prix de Chine bouclé à la neuvième place, Romain Grosjean arrive à Bahreïn motivé comme jamais, même s’il redoute toujours les problèmes d’efficacité de sa Lotus. Il doute également des pneumatiques, mais espère une solution miracle pour enfin jouer le podium.

Romain, avez-vous réussi à couper après ce week-end du GP de Chine conclu à la 9e place ?

Honnêtement, couper après la course de Shanghai a été très compliqué. On est dans une situation difficile où on n’arrive pas à comprendre pourquoi on manque de performance à ce point-là. Lundi matin, j’ai fait mon rapport d’après-course. Mardi, mon ingénieur m’a appelé pour avoir quelques détails et mercredi, je prenais l’avion. Couper non, mais ça m’a fait du bien de rentrer et de voir les miens pendant deux jours comme c’était mon anniversaire.

Ce week-end, verra-t-on des petites nouveautés sur votre Lotus ?

Le principal changement sur ma voiture sera le châssis. On a décidé de prendre le châssis de secours pour s’enlever le doute de l’esprit. Ensuite, on va continuer à travailler, on va partir sur la base de la course de Shanghai, voir si on a les mêmes soucis et de là, essayer des nouvelles choses pour avancer.

Quel va être votre but durant les essais libres, prendre point par point les réglages et voir si cela fonctionne ?

A Bahreïn, l’importance des essais libres va être de partir sur quelque chose de constant et d’essayer d’évoluer. De là, on essayera de trouver ou tout du moins, mettre le doigt sur un bout de réponse. Aujourd’hui, on a plein de données, plein de choses à analyser mais on ne sait pas vraiment d’où vient le problème et pourquoi on n’arrive pas à utiliser ces pneus correctement. L’équipe me demande de rouler moins vite mais je roule déjà « comme une grand-mère ». La vraie clé, ce week-end, va être de trouver comment les utiliser.

Les trois heures d’essais libres sont-elles suffisantes ?

Non, pas du tout, c’est le nombre de pneus qu’on possède qui ne suffit pas. Lors des essais libres 1, on va faire un run de 5 tours et on n’aura plus assez de pneus. En essais libres 2, ça sera le même souci. Le fait que les pneus se dégradent à ce point ne nous aide pas à travailler. On a des idées pour remédier à ça, on verra si ça nous aidera parce quelque chose de fondamental ne tourne pas rond.

Y a-t-il autant d’écart dans la mise au point entre Kimi Räikkönen et vous qui peut expliquer une exploitation différente des pneus ?

Pour être honnête, la seule chose qu’on peut expliquer, c’est le style de pilotage. L’an dernier, on a vu Kimi souffrir alors que de mon côté, ça allait bien. On a travaillé dans un sens pour l’aider et peut-être qu’aujourd’hui, ce sont des choses qui me conviennent moins. Il faut qu’on revienne en arrière, ça fait partie des choses sur notre liste de points à travailler dès demain (ce vendredi matin).

Est-ce difficile psychologiquement quand on voit une voiture fonctionner et pas l’autre ?

Ce n’est pas simple sur le plan psychologique, c’est certain. Néanmoins, je sais ce que je suis capable de faire, je sais que je ne suis pas une seconde plus lent que Räikkönen et je sais que je n’ai pas perdu mon pilotage pendant l’hiver, les essais hivernaux étaient là pour le prouver. Sur le papier, c’est tellement gros que ce n’est pas possible que ça soit quelque chose d’autre qu’une mauvaise relation entre plusieurs éléments.

On a vu l’équipe vous offrir un gros gâteau d’anniversaire, ça doit faire plaisir de se sentir soutenu comme ça…

Il y a vraiment une très bonne ambiance au sein de l’équipe Lotus. Ils ont fait la surprise de m’offrir un énorme gâteau, un mille-feuille, mon préféré donc c’était très sympa. On est tous ensemble et de toutes les manières, il faut qu’on marche ensemble. On ne va pas se satisfaire d’une 9e ou 10e place, on veut beaucoup plus car on sait qu’on a une voiture capable de mieux faire.

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Propos recueillis par Antoine Arlot