Grosjean rate le coche, Vergne crève l’écran

Jean-Eric Vergne - -
Pour les retrouvailles, les « vraies », il devra repasser. Après sa traversée du désert il y a trois ans (zéro point inscrit en 7 GP) comme coéquipier de Fernando Alonso, Romain Grosjean, à défaut d’être revanchard, voulait marquer les esprits. Et confirmer les promesses que sa 3e place, samedi à l’issue des essais qualificatifs, avaient laissées poindre. Un plan que le pilote Lotus-Renault a vu anéanti dès le 2e tour après son accrochage avec Pastor Maldonado (Williams-Renault). « C’est rageant parce que quand on fait une faute, on peut s’en vouloir directement, lâchait, frustré, le tricolore. On sait que c’est un pilote (Maldonado, ndlr) pas facile sur la piste… »
Malgré son abandon, Grosjean relativise, imité en cela par son directeur d’écurie Eric Boullier. « Romain ne fait pas un bon départ mais il a un souci de boite de vitesse, il se retrouve attaqué d’une manière un peu cavalière par Maldonado qui, au contact, lui arrache la suspension. Il est le pilote que j’attends. On a vu que la voiture est performante avec Kimi (ndlr, Raïkkönen, 7e). Il y a moyen de faire de belles choses. » Grosjean devra désormais patienter sept jours, et le Grand Prix de Malaisie, pour pouvoir le démontrer.
Du panache et de l’audace
Moins attendu que le pilote Lotus, Jean-Eric Vergne (Toro Rosso) n’en a pas moins crevé l’écran. Stratégie agressive (un seul arrêt), meilleur temps au tour (24e tour), 5e de la course pendant les ravitaillements : le benjamin du paddock a livré une première en F1 pleine d’audace et de panache. Onzième à l’issue de la course, le Français aurait même pu glaner ses deux premiers points dans la compétition reine. Mais la dernière ligne droite, qu’il abordait pourtant au 9e rang, lui sera fatal, son partenaire Daniel Ricciardo lui soufflant finalement la vedette.
« C’est une grosse déception, souffle JEV. On avait la voiture pour entrer facilement dans les points. C’est toujours frustrant quand on sait qu’on peut mieux finir. J’en ai peut-être fait un peu trop à certains moments ». Quoi qu’il en soit, le rookie des Frenchies a largement rempli son contrat dimanche. Tout comme Charles Pic (Marussia). Le protégé d’Olivier Panis termine à la 15e place, loin derrière son coéquipier Timo Glock, qu’il avait pourtant dépassé en début de course. « J’ai pris un meilleur départ que lui, décrit l’intéressé. J’ai réussi à le passer et puis je me suis accroché avec une Williams donc j’ai perdu du temps. Il y a encore beaucoup de choses à apprendre et ce n’était pas un week-end facile. Mais on a pris beaucoup d’information. A nous de préparer au mieux la Malaisie ». Rendez-vous est pris.