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Incorrigible Grosjean ?

Romain Grosjean

Romain Grosjean - -

Après un début de saison sans fausse note, Romain Grosjean a vécu un week-end difficile à l’occasion du Grand Prix de Monaco, conclu par un accrochage et une pénalité de dix places à purger lors du GP du Canada. Le pilote Lotus F1 Team est-il de nouveau en proie à ses vieux démons ?

La monoplace de Romain Grosjean a souffert cette semaine à Monaco. La Lotus F1 Team du Franco-Suisse a côtoyé les murs monégasques à deux reprises lors des essais libres puis la Toro Rosso de Daniel Ricciardo, en qualifications et durant la course, ce dimanche. Un dernier accrochage qui a coûté cher à Grosjean puisqu’il a dû abandonner et essuiera une pénalité de dix places, dans deux semaines, à l’occasion du Grand Prix du Canada.

« Il n’y a pas grand-chose à dire. Je commençais à devenir beaucoup plus rapide, confiait Romain Grosjean, à l’issue de la course. J’ai fait 61 tours derrière lui. Je pense qu’il a freiné très tôt et que je me suis fait avoir par ça. Lui dit qu’il a fermé la porte. Moi, je pense qu’il a freiné trop tôt. » Les commissaires de course ont tranché. Son CV, entaché de multiples précédents la saison passée a peut-être influencé leur décision. Regrettable pour Grosjean qui s’était révélé sage depuis le début de la saison.

Tambay : « Il faut le laisser tranquille »

Un accident que ne souhaite pas condamner Eric Boullier, le directeur de l’écurie Lotus F1 Team. « C’est un week-end difficile pour Romain. C’est dommage, il avait la pointe de vitesse. Il a fait un travail exceptionnel sur la piste. Il a eu beaucoup de frustration ce week-end. Il a été victime du trafic. Difficile de vouloir exister dans une course qui est une procession. Il a construit patiemment sa course même s’il a été frustré par le drapeau rouge. On se retrouve à la fin avec une incompréhension entre lui et Ricciardo, ça se termine par un accrochage. »

Patrick Tambay, membre de la Dream Team RMC Sport, ne se montre pas plus virulent et estime que le potentiel de Grosjean nécessite d’être patient à son égard. « J’ai du mal à tirer sur l’ambulance. Son problème, c’est le défaut de ses qualités. C’est le talent, l’attaque à outrance, la prise de risques maximum. Et c’est ce risque qui est lié à l’accident. Il faut le laisser tranquille, le laisser assimiler son métier. C’est à lui de se gérer, de se régler et de trouver le bon karma pour être à l’aise. C’est plus facile de gérer un pur-sang et d’en faire un champion que d’avoir un âne et de lui taper sur les fesses pour qu’il aille plus vite. Romain, c’est un cheval de course qui doit se dompter. C’est lui qui conduit, donc c’est lui qui doit apprendre à se maîtriser. » Une plus grande maîtrise qui réjouirait tout à la fois sa monoplace, ses mécaniciens et son directeur, qui l’avaient vu compiler pas moins de 98 points l’an passé malgré huit abandons sur ses dix-neuf Grand Prix disputés.

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