Le coup de gueule de Panis

Olivier Panis - -
Alors que l’affaire des consignes de course pollue l’ambiance au sein de l’écurie Red Bull et (re)pose le débat en F1, Olivier Panis a pris le contre-pied de la tendance générale. Et a tenu à défendre Vettel, victime selon lui d’une aseptisation des courses. « Je trouve qu’on fait trop de cinéma pour rien, s’indigne le Français. Je suis Vettel, je fais exactement la même chose ! Avoir des consignes de courses au bout du 2e Grand Prix, je trouve cela inacceptable ! Si Webber est d’accord pour écouter… Soit. Mais il n’y a rien qui me choque dans ce qu’a fait Vettel. Ces pilotes-là sont payés pour un boulot, ce sont des employés qui sont là pour gagner ou faire les meilleurs résultats possibles. »
Pour Panis, il ne faut pas perdre la dimension sportive du sport automobile. « On n’est pas là pour ça et il faut que le sport reste dominant, et ce qu’a fait Vettel pour moi, c’est le sport. Il s’est battu, il a gagné, point à la ligne. Si tu regardes bien la course, Webber n’avait pas la stratégie de pneus qu’avait Vettel donc il ne pouvait pas gagner. Mark est un mec vachement bien et il n’a pas toujours joué le jeu non plus. Cela fait partie de la course et le meilleur gagne. Comment tu peux dire à un mec qui est plus rapide qu’un autre qu’il doit rester derrière durant les 15 derniers tours ? Faut arrêter ! Si j’entends la consigne, ma radio elle peut tomber en panne… C’est personnel ce que je dis mais j’aurais agi comme Vettel. Quand tu as la voiture pour gagner une course, tu ne peux pas passer à côté d’une victoire. »
Panis : « Ce qui me fait peur, c’est la sécurité »
Pas non plus pleinement satisfait de la tenue des pneumatiques qui sont souvent sous le feu des critiques, Panis relativise. Et remet tout le monde à sa place. « Quand tu vois Vettel et Button qui partent en pneus durs pour préparer la course, stratégiquement, ils ont raison. En revanches pour le spectacle et le fun des pilotes, à quoi ça sert ? C’est complètement stupide ! lâche l’ancien pilote Ligier. Pirelli n’est pas à 100% fautif. Je pense qu’on leur a demandé des choses par rapport à un spectacle que l’on veut donner. Ils suivent un cahier des charges et je pense que ce n’est pas seulement Pirelli qui décide de la confection des pneus. »
Toutefois, le dernier vainqueur français d’un GP tient à mettre en garde le constructeur Pirelli. « Je ne veux pas jeter la pierre et critiquer ne servira à rien mais maintenant, on va trop loin, prévient Olivier Panis. Aujourd’hui, cela rentre en compte sur un problème de sécurité. Hier Button crève, fait un plat et éclate un pneu. Il ne faut surtout pas qu’un pneu éclate à l’arrière quand le mec est à 300 à l’heure… C’est juste cela qui me fait peur, c’est sur la sécurité. Cela se dégrade et c’est pour tout le monde pareil mais attention à ne pas aller trop loin. » Nul doute que le Français continuera à suivre de près la F1 et qu’il continuera à s’indigner contre son sport qui semble perdre de sa superbe et de sa spontanéité d’année en année…
A lire aussi :
- Fernando Alonso, bienheureux en 2013
- Tambay : " Pas un plaisir ! "