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Les enfants de Schumi

Pour son retour en F1, Mercedes s'est offert un duo 100% allemand très attractif.

Pour son retour en F1, Mercedes s'est offert un duo 100% allemand très attractif. - -

Avec six représentants sur vingt-quatre pilotes, l’Allemagne truste un quart du plateau de F1 en 2010. Les conséquences d’un effet Schumacher qui dure.

Vide de Français, la grille de F1 compte un quart d’Allemands cette saison. Six pilotes dont deux, Sebastian Vettel (RedBull) et Nico Rosberg (Mercedes), figurent dans le Top 4 mondial avant la quatrième manche, ce week-end en Chine. Et cinq d’entre eux ont inscrit au moins un point, dont le petit dernier Nico Hulkenberg (Williams), dixième en Malaisie il y a quinze jours. Le secret de cette réussite ? « L’effet Schumacher ! », affirme sans hésiter Patrick Tambay, pilote dans des années 1970 et 1980. « Ses titres (sept entre 1994 et 2004, ndlr) ont créé une dynamique et une passion pour le sport automobile dans son pays qui ne se sont pas démentis depuis vingt ans. »

Sous l’impulsion des grandes entreprises automobiles, les filières de formation ont fleuri. Inaugurée en 2002, la formule BMW s’est imposée comme le tremplin idéal vers la F1. Les cinq « enfants » de Schumacher y sont tous passés, comme le Suisse Sebastian Buemi ou le Brésilien Bruno Senna. Malgré son retrait de la catégorie reine en 2009, la firme de Munich reste très engagée dans le repérage, puis la formation des jeunes talents, « pas seulement en termes de pilotage mais également dans les domaines du physique, de la nutrition ou de la gestion des sponsors et des médias », détaille le directeur de BMW Motorsport, Mario Theissen.

Avant, c’est Mercedes, uniquement motoriste de 1993 à 2009, qui s’était chargé de couver les pépites nationales comme les frères Michael et Ralf Schumacher, Heinz-Harald Frentzen ou Nick Heidfeld. « Les Allemands ont su créer des pépinières sur le modèle d’Elf et Renault à mon époque, estime Tambay. On s’est retrouvé jusqu’à sept Français en piste au milieu des années 1980. Aujourd’hui, les portes sont fermées. Pendant ce temps, l’Allemagne sait mettre les moyens. Surtout, elle ne souffre pas d’autophobie. »

Symbole d’un secteur porteur outre-Rhin, Mercedes a fait cette saison son retour dans les paddocks, après cinquante-cinq ans d’abstinence. Avec Michael Schumacher, toujours lui, en tête de gondole. Si les résultats de l’ancien retraité ne correspondent pas (encore ?) à son statut de septuple champion du monde, son retour a réamorcé la pompe. Dix millions de téléspectateurs ont assisté au premier Grand Prix de sa deuxième carrière, le mois dernier au Bahreïn. L’empilement des talents et des candidats à sa succession devrait les maintenir encore un bon moment devant leurs écrans.

S.C.