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Lotus : Grosjean est-il menacé ?

Romain Grosjean

Romain Grosjean - -

Sanctionné de dix places sur la grille de départ ce week-end au Grand Prix du Canada, après un nouvel incident de course à Monaco, Romain Grosjean conserve tout de même la confiance de Lotus, son écurie. Mais la réaction du Français est attendue très rapidement.

Depuis le début de la saison, Romain Grosjean est surveillé de près. De très près. Depuis sa deuxième partie de saison dernière, son « casier » n’est plus vierge et ses moindres erreurs sont beaucoup plus commentées que pour n’importe quel autre pilote. A tel point qu’après son accident provoqué à Monaco, où il a embouti la Toro Rosso de Daniel Ricciardo, qui lui vaut une pénalité de dix places sur la grille de départ ce week-end au Canada, certains ont déjà parié sur le remplacement du Français. « Je n’ai pas fait des choses forcément parfaites de mon côté et j’ai peut-être eu un peu trop de confiance à certains moments, concède le pilote de 27 ans. (…) Mais ces dix places sont dures. Trop dures à mon goût. » Pourtant, Grosjean a toujours la confiance de ses patrons.

Lotus continue de croire en lui car, s’il est parfois un peu trop fougueux et qu’il a certainement manqué de patience à Monaco, sa pointe de vitesse est incontestable. Certainement l’une des plus impressionnantes du paddock. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si sur la première partie de saison dernière, quand le Français était monté trois fois sur le podium, certaines écuries huppées commençaient à regarder de près ses performances. Mais si les incidents s’enchaînent, la donne pourrait changer en fin de saison.

Pas de solution de rechange idéale pour Lotus

S’il est peu probable que Grosjean se fasse licencier en cours de saison, le bilan sera fait une fois l’exercice 2013 terminé. Le natif de Genève a un contrat jusqu’en fin d’année, un partenariat fort avec Total et un patron qui est aussi son mentor en F1. Bref, tout pour être rassuré. Après la déconvenue de Monaco, il a d’ailleurs rencontré Eric Boullier, qui a tenu à le rassurer.

« Il ne faut pas, parce qu’il y a un week-end difficile, qu’on fasse réapparaître les fantômes de 2012. Il a fait un excellent début de saison, il a corrigé tout ce que l’on lui reprochait l’année dernière, souligne le patron de Lotus. Notre discussion était pour le rassurer. Il n’a pas fait la bêtise de trop. » Le Français avait besoin de cette entrevue, même si les dirigeants de Lotus ne pensent pas vraiment à le remplacer. D’abord parce qu’ils n’ont pas de solution. Le 3e pilote, l’Italien Davide Valsecchi, n’ayant aucune expérience en F1, et les pilotes performants sur le marché étant des oiseaux rares.

Après Monaco, Grosjean n’a pas vraiment eu le temps de cogiter. Il est resté dans le Sud de la France deux jours, avant de passer par l’usine de son équipe à Enstone (Angleterre), puis de partir très vite au Québec. Pour s’acclimater et certainement aussi pour se changer les idées. Il est resté quelques jours dans le Nord du Québec, dans un chalet un peu perdu, entouré de quelques proches. Regonflé et remotivé, Grosjean a même plaisanté à propos des dix places de pénalité lors d’une rencontre avec des fans, organisée mercredi soir en centre-ville de Montréal. Il faut dire que les souvenirs canadiens de Grosjean sont plutôt très bons. L’an passé, il y avait réussi le meilleur résultat de sa carrière en terminant 2e…alors qu’il était parti 7e sur la grille.

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Antoine Arlot, à Montréal