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Magny-Cours ne désarme pas

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En pole position pour accueillir le renaissant Grand Prix de France, le circuit du Castellet voit poindre l’ombre du rival, Magny-Cours, sur fond de manœuvres politiques.

Le 30 mars dernier, François Fillon était au Castellet pour annoncer le prochain retour du Grand Prix de France en terre varoise. Celui qui ne sera bientôt plus Premier ministre bénéficiait alors du soutien de Bernie Ecclestone, patron tout puissant de la F1 et d’accord sur le prix du plateau. Plus récemment, le Castellet a vu sa position renforcée samedi dernier par la publication au Journal Officiel du GIP (Groupement d’intérêt public) en charge de l’organisation du Grand Prix. Un dossier bien ficelé qui ne laissait plus de place au doute. Le prochain Grand Prix de France se déroulerait bien dans le Var.

Pourtant, trois jours après l’élection de François Hollande à la tête du pays, le dossier semble prendre un tout autre virage. Le circuit de Magny-Cours ferait le forcing auprès de Bernie Ecclestone, détenteur des droits commerciaux de la F1, pour être choisi en cas de retour du Grand Prix de France. Les dirigeants du circuit nivernais ont ainsi contacté Ecclestone plusieurs fois ces derniers jours pour faire entendre leur voix et exposer leur projet. Magny-Cours espère bénéficier du changement de couleur politique du pays. Le département (Nièvre) et la région (Bourgogne) sont en effet du même bord politique que celui du président élu de la République et du probable futur gouvernement. 

Hollande derrière Magny-Cours ?

« Je suis très surpris qu’on sorte un document comme le GIP le samedi 5 mai, veille du deuxième tour des élections présidentielles, s’étonne Serge Saulnier, patron de Magny-Cours. Le Premier ministre François Fillon est en place depuis 2007, ça laissait un peu de temps pour faire les choses normalement. On n’est pas contre le Castellet mais notre dossier, il y a aussi un certain temps qu’on essaie de le faire valoir. » Magny-Cours travaille depuis 2 ans, en toute discrétion, pour revenir au calendrier. Les négociations avec Bernie Ecclestone n'ont pas encore été appronfondies. Le grand argentier de la F1 espère toucher 30 millions d'euros pour offrir à nouveau une place au circuit de la Nièvre.

La situation ne devrait pas évoluer dans les prochaines semaines, le temps pour le pays d’assoir sa nouvelle gouvernance. Pour rappel, quand le Grand Prix de France est arrivé à Magny-Cours (1991), il avait pris la place du Paul-Ricard. Et déjà, la politique s’en était mêlée. C’est François Mitterrand qui avait fait venir le Grand Prix dans la Nièvre, à la demande de Pierre Bérégovoy, à l’époque maire de Nevers et ténor du parti socialiste. Vingt ans après, l’histoire bégaye.