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Maldonado plus fort que les critiques

Pastor Maldonado

Pastor Maldonado - -

En remportant le premier Grand prix de sa carrière dimanche à Barcelone, Pastor Maldonado a fait taire les mauvaises langues qui lui attribuaient, jusque-là pour seul mérite, de bénéficier d’un sponsor très fortuné.

Il a longtemps trainé l’image du pilote aux millions. Pastor Maldonado a enfin justifié dimanche le choix de Williams de le recruter en 2011 à la place du prometteur Nico Hülkenberg. La puissance financière des sponsors du Vénézuélien -la compagnie pétrolière PDVSA qui apporte 28 millions d’euros à l’écurie anglaise- a souvent été perçue comme la principale raison de sa promotion en F1. Après avoir signé la première pole d’un Vénézuélien samedi (sur tapis vert après le déclassement de Lewis Hamilton), le natif de Maracay a apporté à ce petit état d’Amérique du Sud le premier succès de son histoire en Grand Prix. Et le premier de sa carrière personnelle.

« C’est un jour magnifique. On a travaillé très dur pour en arriver là cet hiver. C’était une course très difficile, et je suis très heureux car la voiture était très compétitive depuis le premier tour. C’est mon premier podium et ma première victoire. Alors vous pouvez imaginer ce que je ressens. » A 27 ans, le pilote s’affiche enfin au grand public, lui qui n’est pas le plus souriant du paddock et qui a passé quatre saisons en GP 2 avant de remporter le titre en 2010. La donne est différente au pays où il est à la fois proche du pouvoir et du président Hugo Chavez, mais aussi du peuple devant lequel il a souvent défilé dans les rues de Caracas. Depuis la 6e place de Johnny Alberto Cecotto lors du Grand Prix des Etats-Unis en 1983, les Vénézuéliens attendaient mieux. Ils n’ont pas été déçus…

Un pilote souvent à la limite

Williams, non plus. Depuis 2004 et un succès du Colombien Juan Pablo Montoya, l’écurie anglaise attendait de monter sur la plus haute marche du podium. « Je suis très content parce que notre dernière victoire remonte à presque dix ans, s’est satisfait Frank Williams, le patron de l’écurie, présent en Espagne. C’était embarrassant. » Le coup réussi par Maldonado n’est donc pas un mince exploit. Au-delà des millions de dollars, le pilote prouve qu’il a du talent malgré un engagement parfois à la limite.

« Les gens étaient unanimes sur son talent et sa vitesse de pointe, peut-être moins sur sa capacité à faire le sans faute, explique Nicolas Todt, son manager. Ce week-end, il a fait une course exceptionnelle. Il n’a pas cédé sous la pression et ce n’est jamais facile pour un pilote qui n’a que 25 Grand Prix derrière lui et qui court dans une équipe qui n’est plus considérée comme un top team. »

Le titre de l'encadré ici

Tambay : « Une revanche pour Maldonado »|||

Patrick Tambay, membre de la Dream Team RMC, revient sur le parcours du surprenant Vénézuélien. « C’est un pilote qui a un long parcours dans différentes catégories qu’il fallait remporter pour accéder au Graal. Il a été champion du monde de GP 2 en 2002. Il est soutenu par un grand pétrolier. C’est une star au Venezuela. C’est évident que ça aide et que c’est nécessaire pour accéder à la Formule 1. Ça a été controversé un peu. Mais aujourd’hui, tous ceux qui se faisaient des gorges chaudes de sa qualification sont probablement très étonnés. C’est très bien. C’est une revanche pour lui. »