Patrick Tambay : « C'est la fin d'un système »

Pour notre consultant RMC Patrick Tambay, Renault devra se montrer patient pour effacer le scandale du Grand Prix de Singapour - -
Patrick Tambay, le départ de Flavio Briatore vous étonne-t-il ?
C'est une décision un peu tardive. On ne sait pas si c'est une démission ou s'il s'agit d'un renvoi. Pendant ce temps-là, depuis trois semaines et le début de cette affaire, l'image de Renault a été ternie. C’était sa responsabilité de savoir ce qu'il se passait au sein de Renault F1 Team. En tout cas c'est une mauvaise affaire et il va falloir reconstruire. Quand Nelson Piquet Junior a fait ses aveux auprès de la FIA par lettre recommandée, on pouvait se dire qu'il n'y avait pas de fumée sans feu...
Est-ce la fin d'un système ?
Oui je pense que c'est la fin d'un système... Il se passe quelque chose en F1, les grands constructeurs vont devoir prendre la main. Ce genre de manière de faire n'a plus sa place. La saison dernière, on avait eu déjà une affaire McLaren-Ferrari avec de l'espionnage et une lourde amende infligée par la FIA pour sanctionner cette magouille. En début d'année, il y a eu le mensonge de Lewis Hamilton confirmé par son directeur sportif qui a démissionné depuis. Il y a des choses qui vont devoir être réglées de manière claire et précise.
L'écurie Renault peut-elle s'en remettre ?
Renault F1 Team est une écurie internationale basée en Angleterre. Elle s'est plus ou moins débarrassée de la compétence des ingénieurs et des techniciens français. Mis à part les motoristes de Viry-Châtillon. Ils ont confié « Renault grands constructeurs » à Flavio Briatore. Il est temps que Renault reprenne une identité française, nationale comme le fait en Italie Luca di Montezemolo avec Ferrari. Il faut relancer une dynamique positive, retrouver une légitimité. Et puis on ne sait pas si Fernando Alonso va rester. Je pense qu'il faudra bien deux ou trois ans pour tout reconstruire.