Quand « Baby Schumi » jouait à « Schumi »...

Sebastian Vettel (à g.) et l'idole de sa jeunesse, Michael Schumacher. - -
On a presque cru à un résultat truqué. Comme si les autres pilotes avaient voulu rendre un hommage au maestro déchu. Vendredi matin, à Spa-Francorchamps, Michael Schumacher a signé le meilleur temps de la première séance d’essais libres du GP de Belgique. Sur la même piste où, il y a vingt ans, le pilote allemand effectuait ses débuts en F1. Une longévité marquée par un break (saisons 2007, 2008 et 2009) mais tout de même inédite dans le milieu. « Je suis fier et content d’être là, se réjouit l’intéressé. Vous auriez imaginé ça, vous ? C’est un scénario vraiment spécial… » Interviews à la chaîne, casque spécial customisé couleur or, micro ouvert pour parler à ses fans durant la parade des pilotes de dimanche, cadeaux en pagaille (vélo d’Eddy Merckx, gâteau au chocolat et lait d’amande, etc) : pour cet anniversaire, le septuple champion du monde vit un week-end animé. Durant lequel tous ses rivaux actuels sont interrogés sur leurs souvenirs de ces 20 ans de Michael.
En premier lieu, Sebastien Vettel. Premier pilote allemand titré après son glorieux aîné, surnommé « Baby Schumi », le champion du monde a une relation particulière avec l’homme aux 91 victoires. Et même s’il n’avait que… quatre ans lors des débuts de « Schumi », Michael influençait déjà sa vie à l’époque. « La première fois que j’ai été en contact avec lui, ça devait être en 1991 ou 1992, raconte Sebastian. Je l’imitais avec ma voiture-jouet au jardin d’enfants ! (Rires.) Plus sérieusement, la première fois que j’ai été à Hockenheim avec mon père, Michael conduisait une Benetton jaune. On était au niveau de la première chicane et voir passer cette F1, c’était très spécial pour moi, mon premier grand souvenir de course. »
Vettel : « Michael était le héros de mon enfance »
Viendra, plus tard, la rencontre. « Quand je faisais du karting, Michael était le héros de tous les enfants, se souvient Vettel. A la fin de notre saison, c’est lui qui était venu remettre le trophée au vainqueur. Le rencontrer et lui serrer la main, c’était vraiment génial. J’ai toujours des photos de cette journée. Quand je me souviens de ça, se dire que l’on court désormais l’un contre l’autre en F1, c’est vraiment fou. Je le respecte énormément. Michael était le héros de mon enfance. Mais maintenant que nous sommes rivaux, c’est juste un pilote, OK. (Rires.) » Un bel hommage. Qui n’empêche pas Sebastian, en quête d’un deuxième titre, de ne lui faire aucun cadeau : « Michael m’a demandé d’avoir un peu de respect dimanche… Je ne suis pas sûr. (Rires.) » Il en a déjà eu beaucoup dans ses paroles.
Le titre de l'encadré ici
Loeb : « C'est impressionnant... »|||
Sept titres en F1 pour l’un, sept sacres en WRC pour l’autre. Le parallèle entre Michael Schumacher et Sébastien Loeb, en passe de dépasser le palmarès de « Schumi » avec une huitième couronne mondiale cette saison, est facile à tracer. Deux immenses champions pour un respect mutuel. Invité à commenter les 20 ans du pilote allemand en F1, le Français a tenu à lui rendre un hommage : « Qu’est-ce que je peux dire sur sa carrière ? On ne peut être qu’admiratif des résultats qu’il a obtenus. Vingt ans en F1, sept titres, c’est vraiment impressionnant. » Au-delà des sacres mondiaux, Michael et Sébastien partagent une passion : la moto. Une discipline qui leur a permis de mieux se découvrir. « On en fait un peu tous les deux et on n’habite pas loin l’un de l’autre donc on s’est déjà retrouvés deux-trois sur circuit, explique Loeb. Mais je ne peux pas dire que le connaisse vraiment. »