Quatre garçons dans le vent

Romain Grosjean - -
Romain Grosjean, le favori (25 ans, pilote Dams en GP2, champion cette saison, 3ème pilote Lotus Renault GP)
« L’idée, c’est d’être titulaire en 2012 ». Tout récent champion du monde de GP2, Grosjean veut retourner en Formule 1, après les sept Grands Prix qu’il a disputés en 2009. Il le sait : « Il n’y aura pas beaucoup de mouvements l’an prochain ». Mais l’objectif est pourtant clair, « un vrai bon siège dans une bonne équipe ». Ce pourrait être Williams afin de récupérer le baquet de Rubens Barrichello, futur retraité.
L’écurie britannique, qui sera équipée d’un moteur tricolore (Renault) l’an prochain, sera la plus importante du paddock à connaître du changement en 2012 et le Franco-suisse (mais qui roulera exclusivement sous la bannière française en F1) est dans sa « short-list ». Problème : le baquet Williams est évidemment très courtisé et l’apport d’argent et/ou de sponsors pourrait être déterminant. Son principal concurrent, le Néerlandais Giedo Van der Garde, seulement 5ème du championnat GP2, a promis la somme rondelette de 10 millions d’euros pour l’écurie qui le choisira. Apparemment, le talent n’est pas le seul juge en Formule 1.
Jules Bianchi, le prodige (22 ans, pilote Lotus-ART en GP2, 3ème cette saison / 2ème pilote Ferrari)
Favori en début de la saison, le membre de la Ferrari Driver Academy, et 3ème pilote de la Scuderia avait tout pour plaire… Mais alors qu’il visait le titre, sa saison en GP2 a été ponctuée de mauvais choix. Pour certains, Bianchi n’est pas parvenu à gérer la pression inhérente aux pilotes de l’écurie italienne. Son talent au volant d’une monoplace reste pourtant indéniable. Pressenti chez Team Lotus, il a dû se résigner après la prolongation de contrat de Jarno Trulli il y a 15 jours. Nicolas Todt, son manager, est d’ailleurs conscient que « les places sont chères, et que les aspirants pilotes sont brillants. Mais il faut se battre jusqu’au dernier moment ». L’agent proposerait 5 millions d’euros à l’écurie qui accueillerait Bianchi.
Jean-Eric Vergne, l'opportuniste (21 ans, pilote Carlin en Formule Renault 3.5 / membre de la Red Bull junior team depuis 2008)
Pour le membre de la Junior team Red Bull depuis trois ans, c’est la voie royale pour accéder à la F1. Vergne n’aura ainsi pas besoin de trouver de l’argent, c’est Red Bull qui se charge de lui trouver un baquet et lui permet en plus « de montrer ce qu’il vaut » à travers sa position de pilote essayeur chez Toro Rosso. Pour autant, il n’est évidemment pas envisageable pour le Français de courir au sein du très probable champion du monde 2011, mais l’objectif Toro Rosso semble réalisable.
Surtout que les deux pilotes titulaires, Jaime Alguersuari et Sébastien Buemi, ne sont pas sûrs d’être confirmés pour la saison prochaine. « Il est encore trop tôt pour le savoir, mais j’ai juste à montrer ce que je sais faire et attendre » Pour le moment, Vergne cherche avant tout à « se concentrer sur la fin du championnat FR 3.5 », dont il a encore 2 courses à disputer pour le remporter. Il sera temps ensuite de « rouler pour Toro Rosso, comme pilote essayeur le vendredi (jour des essais libres) ».
Charles Pic, l'outsider (21 ans, pilote Barwa Addax en GP2)
Qui aurait parié sur lui il y a encore quelques mois ? Pour sa deuxième saison en GP2, Pic a impressionné en terminant 4ème du championnat, avec 2 victoires à la clé. Il estime avoir « suffisamment gagné en maturité et progressé dans sa capacité à être régulier sur tous les circuits » pour bien figurer en F1.
Le garçon est également bien entouré. Il y a quelques semaines, il a signé avec l’influent pôle Lagardère, qui gère ses intérêts. Lawrence Frankopan, le président de la société, a placé des ambitions très hautes pour son poulain : « Avec Arnaud Lagardère, notre seul objectif est de placer Charles en F1 comme titulaire la saison prochaine. Mais pas n’importe où, car nous avons pu mesurer son potentiel et nous ne voulons pas le gâcher ».
Egalement conseillé par l’expérimenté Olivier Panis, Charles Pic a un autre avantage à ne pas négliger : des ressources financières suffisantes pour appâter une écurie. Par l’intermédiaire de sa mère, il disposerait d’une enveloppe d’un peu plus de 5 millions d’euros qui ne laisserait pas insensible Toro Rosso.