Rosberg, au nom du père

Nico Rosberg - -
Première pour Rosberg
Chez les Rosberg, la Formule 1 est une histoire de famille. Et comme un symbole, Nico Rosberg a décroché en Chine la première victoire de sa carrière en 111 départs, 30 ans après le sacre de son père. « Keke, c’était un pilote spectaculaire, engagé mais pas toujours très correct, commente Patrick Tambay, ancien adversaire de Keke Rosberg. Mais comme tout bon Finlandais qui se respecte, il aura digéré l’émotion et la joie de voir son fils sur la première marche. » À Shanghai, Nico s’est mis dans la peau de « papa », champion du monde en 1982 et 5 succès en F1. « C’est fantastique et vraiment un moment spécial. On avait attendu assez longtemps et gagner de cette manière c’est très beau, souffle le tout récent vainqueur. Ça s’est magnifiquement bien passé tout le weekend. »
Surtout, le pilote Mercedes a écrasé la concurrence et survolé la course en s’imposant avec plus de 20 secondes d’avance sur Jenson Button (McLaren) et Lewis Hamilton (McLaren). « J’ai hâte de célébrer la victoire avec l’équipe, poursuit Rosberg. Mais la voiture n’est pas encore au top. On a fait beaucoup de progrès mais il y a encore du boulot. » Au classement des pilotes, l’Allemand marque ses premiers points de la saison et se classe 6e, juste derrière Sebastian Vettel (Red Bull). Désillusion pour Michael Schumacher qui pouvait accompagner son coéquipier sur le podium. Le septuple champion du monde a été contraint à l’abandon au 14e tour suite à un problème technique après un passage manqué aux stands.
Grosjean à point nommé
En difficulté en début de week-end, Romain Grosjean a rectifié le tir sur le tracé de Shanghai. Agressif et culotté, le pilote Lotus, parti en 10e position sur la grille de départ, décroche la 6e place et inscrit ses huit premiers points dans la catégorie reine. « Ça fait du bien, lâche-t-il. Il y a toujours des hauts et des bas en sport automobile. Quand on finit les courses, on est bien, la voiture est là et je ne suis pas trop mauvais ». Plus que le soulagement, le tricolore a le sentiment du devoir accompli. « Il a ouvert le compteur et a montré du caractère, termine Tambay. Mais il peut encore mieux faire. »
Chez les autres Français, belle remontée de Jean-Eric Vergne (Toro Rosso) qui occupe le 15e rang après être parti des stands. Le benjamin du paddock s’est fait plaisir malgré une voiture lente. Satisfaction également pour Charles Pic (Marussia), 20e. Le natif de Montélimar se rapproche, course après course de son coéquipier Timo Glock.
McLaren et Hamilton prennent le large
McLaren ne gagne plus depuis l’Australie. Mais grâce à la 2e et 3e place de Button et Hamilton, les Flèches d’Argent affichent une constance inégalable dans le paddock. En montant pour la 3e fois sur le podium, Hamilton s’empare même de la tête du classement des pilotes avec deux points d’avance sur son coéquipier. McLaren possède bien la voiture la plus rapide en course et s’envole au classement des constructeurs (88 points contre 64 pour Red Bull). « Ce sont les monoplaces les plus abouties de ce début de saison, poursuit Patrick Tambay, ex-pilote Ferrari. Elles sont passées à côté d’une belle opportunité pour la gagne mais c’est toujours important de marquer des bons points. »