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Schumacher : son casque fragilisé par la caméra ?

Michael Schumacher

Michael Schumacher - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Un mois et demi après le grave accident de Michael Schumacher à Méribel, les experts de l’école nationale du ski et d’alpinisme de Chamonix cherchent à comprendre pourquoi son casque s’est brisé. La présence d’une caméra interroge.

Il y a 45 jours, Michael Schumacher chutait lourdement en passant entre deux pistes de la station de Méribel. Victime d’un grave traumatisme crânien, avec des lésions cérébrales diffuses, plongé dans le coma, le septuple champion du monde arrivait à l’hôpital de Grenoble dans un état critique. Pourquoi cet accident de ski à vitesse modérée a-t-il eu d’aussi dramatiques conséquentes ? Comment la vie de l’Allemand a-t-elle pu être à ce point mise en danger ? Le parquet d’Albertville doit apporter des réponses en fin de semaine. Et les investigations se dirigeraient vers une non-responsabilité de la station de Méribel. Mais l’enquête n’est pas terminée.

Elle se concentre notamment sur le casque que portait Michael Schumacher le jour de l’accident, le 29 décembre, et qui se trouve actuellement entre les mains de l’école nationale du ski et d’alpinisme de Chamonix. L’enjeu est d’établir les raisons pour lesquelles il a littéralement éclaté lors du choc avec un rocher. L’une des pistes privilégiées par les experts du laboratoire, confirmant l’impression des gendarmes dépêchés sur les lieux de l’accident, tendrait à démontrer que la caméra de l’Allemand aurait fragilisé la structure du casque sur lequel elle était fixée. Une caméra qui n’a subi aucun dommage, alors qu’elle a heurté le rocher en premier et que le casque a lui été détruit par le choc.

Les fabricants de casques déclinent toute responsabilité

Depuis l'apparition du phénomène, les fabricants de casques déconseillent de fixer les caméras au-dessus de la tête et préviennent qu'ils déclinent toute responsabilité en cas d'accident. « On rajoute un élément entre la boîte crânienne et le rocher, explique Franck Leplanquais, patron du CRITT Sport Loisir, un laboratoire indépendant de test de matériel sportif. Avant, il n’y avait qu’un casque. Maintenant, il y a aussi une caméra. Elle-même, en se déformant, va amortir le choc. Mais si elle arrive de façon saillante sur le casque, elle peut faire un effet poinçon. » Pour cet expert, le casque a néanmoins « fait son boulot en se déformant et en se cassant ».

« Il a deux fonctions, poursuit-il. La coque extérieure va répartir l’énergie et la coque intérieure, en polystyrène ou en mousse, va elle se déformer pour pouvoir absorber ce pic de force qu’on calcule dans les laboratoires. Ce serait catastrophique d’avoir un casque en bronze parce que ce serait la boîte crânienne qui ferait office de déformation pour réduire le pic de force. » Cette association casque-caméra pourrait être prochainement revue et corrigée. La norme NF EN 1077, qui réglemente la fabrication des casques et qui date de 2007, doit faire l’objet d’une réunion européenne en juin prochain.

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