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Todt : « La certitude n’existe pas »

Jean Todt

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Arrivé vendredi matin à Bahreïn, le président de la Fédération internationale de l’automobile s’est rendu sur les paddocks ce samedi matin. Jean Todt estime que l’ensemble de la F1 se sent en sécurité.

Jean Todt, quel est votre vision de la situation à Bahreïn et du Grand Prix de Formule 1 ?

La FIA reste une fédération sportive qui organise des championnats du monde dont celui de la F1. Elle n’est absolument pas impliquée dans les problèmes politiques. Un sondage a d’ailleurs révélé que 77% de la population de Bahreïn est en faveur de ce Grand Prix.

Avez-vous eu des plaintes ou des réactions de la part des écuries ?

Bien entendu, j’ai parlé avec les patrons d’écuries qui sont heureux d’être présents ici. De toute façon, on ne peut pas empêcher un petit nombre de protestations. Cela arrive dans tous les pays. Tous les weekends dans les stades, vous avez des gens qui protestent. Mais les épreuves ont bien lieux et à la fin, c’est le sport qui l’emporte.

Que répondez-vous à certaines organisations internationales qui demandent de profiter de ce Grand Prix pour améliorer la situation à Bahreïn ?

Il ne m’appartient pas d’avoir des jugements politiques. Lorsque vous voyez beaucoup d’organismes qui se prononcent en faveur d’un Grand Prix à Bahreïn de manière à consolider les évènements… Ce matin (ndlr : samedi) j’ai fait un tour de circuit et j’ai vu des centaines de commissaires de toutes les origines enthousiastes à l’idée de voir le Grand Prix. Après, dans toute démocratie, il y a différentes voix.

« C’est sûr que Force India a été traumatisée »

Un cocktail molotov a éclaté près d’une voiture de l’écurie Force India qui rentrait à l’hôtel. Vont-ils participer à la course?

C’est sûr que Force India a été traumatisée. Ça a créé de l’émotion mais ils sont extrêmement motivés pour être performant pendant le Grand Prix. Peter Sauber (ndlr : manager de l’écurie Sauber) m’a même dit : ‘’Je suis autant en sécurité à Bahreïn qu’en Europe’’ !

A-t-il été question d’annuler ce Grand Prix de Bahreïn ?

Absolument pas puisque Bahreïn est au calendrier depuis le mois de septembre. Je me suis moi-même rendu à Bahreïn en novembre pour parler avec différents représentants. J’ai rencontré des dirigeants du pays et à aucun moment, il y a eu des recommandations négatives qui auraient pu remettre en cause la course.

La course aura donc lieu en toute sécurité...

La certitude n’existe pas. Mais elle n’existe dans aucun domaine. Si vous me demandez si je suis confiant sur un bon déroulement de la course, je vous réponds oui, sans hésitation.

A noter qu’un homme d’une trentaine d’années, opposant au régime en place, est décédé cette nuit tout proche du circuit de Sakhir, lors d’affrontements en marge de la tenue du Grand Prix de Bahreïn. Interrogé sur la question, Jean Todt, le président de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), n’a pas souhaité s’exprimer et attendait d’avoir plus d’information.

Recueilli par Antoine Arlot à Manama