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Un GP de Bahreïn sous tension

Les tensions ont augmenté à Bahreïn

Les tensions ont augmenté à Bahreïn - -

Alors que les écuries et les pilotes arrivent à Bahreïn en vue du Grand prix, la situation s’envenime dans le royaume du Golfe. Des manifestations se multiplient dans la capitale et dénoncent l’arrivée d’un « sport de dictateur ».

Ils se sont réunis par centaines dans le centre-ville de Manama aux alentours de 16h30. Après une manifestation organisée la veille à l’aéroport pour l’arrivée des équipes de Formule 1, les Bahreïnis qui s’opposent au régime actuel ont dressé une barricade devant des policiers munis de flash-ball et de grenades bruyantes. A l’approche du début des essais libres sur le tracé de Sakhir, les esprits s’échauffent. « Nous protestons aujourd’hui pour montrer notre colère contre la F1, lâche Nabeel Rajab, le leader de l’association des droits de l’homme du Bahreïn en pleine échauffourée. Aujourd’hui, c’est le sport des dictateurs. »

S’ils sont contre la bonne tenue du Grand Prix, les manifestations visent avant tout le régime en place. Et c’est même grâce à cet évènement que représente le F1, que les opposants multiplient les actions. Sur l’asphalte de « la porte de Bahreïn », ce sont étonnement les femmes qui forment la première ligne du cortège. Les « Down, down government », « we want freedom » descendent lentement des rues de Manama. « Les gens sont en colères parce que les élites dirigeantes sont isolées, poursuit Rajab. Les criminels doivent être punis et pas récompensé par la F1. »

Todt va se rendre sur place

Malgré le net regain de tension, la Fédération internationale de l’automobile compte bien maîtriser la situation sur place. Jean Todt, le président de la FIA, est ainsi attendu sur place ce week-end et la présence de la Fédération a été renforcée, notamment en termes de communication. Les écuries aussi ont reçu des consignes : interdiction de s’exprimer sur la situation locale ou encore, obligation d’emprunter une route pour se rendre au circuit et éviter les zones sensibles. Car si ces derniers jours, les échauffourées semblaient se raviver, elles ont repris cette après-midi.

Omniprésente, la police charge à de multiples reprises, repoussant les quelques médias présents sur place lors de leur deuxième manœuvre. « Si les médias n’avaient pas couvert cette manifestation, on se serait fait frapper et envoyer en prison, confie Rajab. C’est positif que vous soyez là. En général, ils ne nous laissent pas une seule seconde. Ce sont des mercenaires et ils ont été recrutés pour frapper, torturer et tuer les gens. » Alors que le paddock débarque petit à petit à Bahreïn, les écuries s’interrogent toujours sur leur venue dans le Golfe Persique. « On a beau être apolitiques, si je prends ma casquette humaine, on condamne forcément quand il y a des morts », conclut Eric Boullier, le manager de l’équipe Lotus. La FIA espère ne pas avoir à en arriver là.

Nicolas Paolorsi avec A.A à Bahreïn