Vettel, bosseur au cœur tendre

Sebastian Vettel - -
« Il est toujours gentil, les gens aiment Sebastian, c’est un gars qui est toujours d’accord pour signer un autographe. » Udo Döring, journaliste au Darmstädter Echo, journal de la région de Vettel, connait bien le champion allemand. A 24 ans, le pilote Red Bull est resté un « gentil », et son titre acquis l’an dernier n’y a rien changé. Pour Vettel, qui va parader ce week-end devant un public d’outre-Rhin, sevré de héros local depuis Schumacher et son dernier titre en 2004, les spectateurs font partie du business. Après la deuxième séance d'essais libres, il est allé offrir des casquettes frappées du Taureau rouge à des enfants présents dans le paddock. Toujours souriant, jamais avare d’un bon mot, l’Allemand a conquis l’Allemagne. « Il est le pilote de F1 le plus populaire, reprend le journaliste, même si Schumacher reste une légende. » Trop lisse ? Trop gentille, la nouvelle coqueluche des Allemands ?
« On n’est pas obligé de faire la gueule pour être pro », coupe Frédéric Vasseur, patron de l’écurie Lotus ART, ex-ASM, pour laquelle Vettel a piloté en 2006 en F3. Le technicien français loue la force de travail du pilote, déjà très bosseur à 19 ans. « Il a une grosse capacité d’analyse, surtout quand ça se passe mal. » De contact facile avec les fans, Vettel est un pilote très impliqué avec ses équipes. « Il a une grosse capacité à gérer les gens, il motive son team, il a un charisme du diable, reprend Vasseur. Et de conclure sur les efforts d’adaptation du pilote quand il débarque dans un nouvel environnement. « Quand il est arrivé chez nous, en trois mois il parlait français. » Vettel, pilote aux deux visages, tel le dieu Janus ? « Si on voit de l’extérieur qu’il manque de charisme, je pense qu’il faut avoir la chance d’être à l’intérieur pour voir qu’il n’en manque pas du tout, rectifie Cyril Dumont, responsable du moteur Renault chez Red Bull. C’est ce double personnage qui fait qu’à l’extérieur il est très sympa, blagueur. Mais quand il est au travail, il devient très pointilleux. »
Vettel : « Schumacher n’est pas mon frère, je trace ma route »
Aimé du public, adoubé par le milieu, le leader du championnat qui file vers un deuxième sacre, s’est-il débarrassé de l’encombrante présence de Michael Schumacher ? Le septuple champion du monde a toujours été un modèle pour lui. Le « Kaiser » l’a beaucoup conseillé dans sa carrière et aujourd’hui les deux hommes, qui pilotent parfois ensemble, sont amis. A tel point que Vettel est surnommé « Baby Schumi ». Répondant à la question, l’héritier de la F1 allemande s’est montré un peu embarrassé. « On sera de toute façon toujours comparé à lui. Je trace ma route, ce n’est pas mon frère. » Pour le public, « Schumi » garde un sérieux avantage. Malgré la popularité actuelle de Vettel, l’ancienne gloire Ferrari a été élue par le journal Bild champion allemand du siècle devant un autre « Kaiser », Franz Beckenbauer, champion du monde 1974.