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Vettel, jamais sans Schumacher

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Sebastian Vettel explose cette saison. Considéré comme le seul rival de Jenson Button pour le titre mondial, l’Allemand de 22 ans dispose d’un formidable atout dans sa manche : le soutien de Michael Schumacher.

A le voir, on pourrait croire qu’il prend tout à la légère. Le championnat du monde. Sa lutte à distance avec le Britannique Jenson Button. Son ascension fulgurante dans le monde de la F1, qui l’aura vu passer du statut de pilote de réserve pour BMW Sauber à celui d’atout numéro un du team Red Bull. Le tout en trois ans. Mais Sebastian Vettel est juste comme ça. Toujours souriant, détaché, jamais un mot plus haut que l’autre. Le natif d’Heppenheim est une force tranquille. Chemise à carreaux, bermuda, casquette de pompiste américain sur le crâne et Vans aux pieds, l’Allemand cultive au quotidien le look skateur, loin des standards du pilote de F1.

A défaut d’avoir la dégaine du siècle, Vettel a du talent à revendre et un grand sang-froid. Il fallait avoir du cran pour remplacer au pied levé le Polonais Robert Kubica, en 2007, lors du Grand Prix des Etats-Unis. Pas du tout écrasé par la pression, « Sebi » termine 8e de l’épreuve et offre un point à l’écurie BMW Sauber. Le premier de sa jeune carrière en F1. A 19 ans, 11 mois et 14 jours, il devient le plus jeune pilote à officier dans la compétition.

Ce fait d’armes lance la carrière du jeunot. Deuxième pilote chez Toro Rosso hier, leader aujourd’hui chez Red Bull, Vettel, prédisposé depuis l’âge de trois ans et demi à humer l’odeur de l’asphalte, s’affirme au grand jour. Plus habile à remporter les courses qu’ils terminent qu’à collectionner les podiums, le pilote allemand respecte un plan de carrière rectiligne (kart, Formule BMW, F3 Euroseries, World Series by Renault…). Bien avant les écuries de F1, d’autres avaient déjà flairé chez lui le statut de prodige. C’est le cas de Michael Schumacher.

« Michael, c’est mon exemple »

Entre l’ancien champion du monde et le pilote Red Bull, il y a plus qu’un simple respect mutuel. Les deux hommes s’apprécient. Du temps où le petit Sebastian brillait en karting, c’était « Schumi » qui posait aux côtés du jeune lauréat. « Je l’ai vu grandir, confie la star allemande. Il pilotait pour des gens que je connaissais et j’étais donc au courant de sa progression. On se parle assez souvent au téléphone mais il ne me demande pas de conseils. En plus, je ne crois pas qu’il en ait besoin : il s’en sort très bien tout seul. Il m’impressionne toujours autant. »

Vettel marchant sur les traces de Schumacher ? En Allemagne, le raccourci a déjà fait le tour du pays. A ses débuts, le petit Sebastian héritait même du surnom de « Baby Schumi ». Il faut dire que des cinq coureurs allemands engagés cette saison en F1 (Timo Glock, Nico Rosberg, Adrian Sutil, Nick Heidfeld), il est le seul aujourd’hui à pouvoir reprendre le flambeau laissé par l’ancienne icône de la Scuderia Ferrari. « Michael, c’est mon exemple », a confié Vettel à plusieurs reprises. Au point d’imiter les bonnes vieilles habitudes de Schumi ? Comme son idole, il a toujours mis un point d’honneur à rester proche de son équipe de mécanos. La proximité avec le staff mécanique était telle chez Toro Rosso que ce dernier le saluait même avant de venir s’enquérir des nouvelles de Sébastien Bourdais !

Le mimétisme entre les deux pilotes est également saisissant dans leur approche d’une course. Sérieuse et studieuse. Seul le palmarès ne suit pas encore pour le jeune loup. « Je prends les jours comme ils viennent. Je sais parfaitement ce que je veux : réussir ma carrière de pilote sans perdre pour autant ma personnalité. » Et sans se laisser écraser par l’ombre de la légende. Pourtant, Sebastian pourrait bien bénéficier pour encore quelques années de l’influence et de la présence de Michael Schumacher. On prête au pilote Red Bull un avenir drapé de rouge. Et devinez qui est aujourd’hui conseiller pour la Scuderia Ferrari ? Un certain Schumi.

La rédaction - Alix Dulac