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Vettel maintient le suspense

Sebastian Vettel garde le secret sur ce qu'il fera dimanche : la gagne ou Webber ?

Sebastian Vettel garde le secret sur ce qu'il fera dimanche : la gagne ou Webber ? - -

Le dernier Grand-Prix 2010 approche, et l’Allemand refuse toujours de dire s’il roulera pour son coéquipier, Mark Webber, mieux placé que lui pour remporter le titre de Champion du monde.

L’incertitude reste entière. A 72 heures du final d’une saison à couper le souffle, avec trois pilotes, Mark Webber, Fernando Alonso et Sebastian Vettel encore candidats au titre, ce dernier n’a toujours pas dévoilé ses intentions. L’Allemand laissera-t-il passer son coéquipier australien dimanche si celui-ci file vers la victoire ? « Beaucoup de choses peuvent arriver, et la plus importante avant d’en venir à cette étape est de nous concentrer demain (vendredi [en essais libres]) pour préparer la voiture », s’est contenté de dire le pilote Red Bull jeudi après-midi à Abu Dhabi.

« Si la situation se présente, nous savons que nous devons conduire pour l’équipe », a-t-il simplement conclu. Evasif. Troisième du Championnat (231 points) avec 7 unités de retard sur Webber et 15 sur Alonso (Ferrari), l’Allemand, pilote n°1 dans la tête de l’état-major de l’écurie autrichienne, peine à se mettre dans la peau du lieutenant, alors que Webber est plus que jamais proche du sacre. Ses déclarations de la semaine laissent perplexe. « Beaucoup de choses se sont passées cette saison, disons-le de cette manière : nous ne serons probablement jamais amis », lâchait-il au Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Mon premier objectif est de faire la pole-position, mon deuxième est de remporter la course. Et si besoin, je peux analyser la situation et prendre très rapidement une décision », déclarait-il cette semaine à Bild.

Webber ne compte que sur lui-même

Face à la mauvaise volonté de l’Allemand, soutenu tacitement par Christian Horner (team manager de Red Bull), qui n’a jamais souhaité donner de consignes d’équipe, Mark Webber fait le dos rond. Tout juste a-t-il concédé après sa deuxième place, derrière Vettel, au Brésil : « Évidemment, vous augmentez les risques si vous courez l'un contre l'autre. » Une stratégie dictée par la course au titre des constructeurs. Red Bull sacré à Interlagos, l’argument ne tient plus, mais à 33 ans, l’Australien sait qu’il ne peut compter que sur lui-même pour terminer une carrière en beauté. L’un des vétérans du circuit a compris à Silverstone qu’il était considéré comme le faire-valoir de Vettel, de onze ans son cadet. Webber s’y est imposé avec de vieux ailerons, ayant dû donner sa paire de neufs à Vettel, qui les avait cassé aux essais.
En conférence de presse, furieux, il va jusqu’à déclarer : « Si j’avais su que j’allais être traité comme ça, je n’aurais pas prolongé mon contrat (jusqu’en 2011). » Jeudi à Abu Dhabi, les deux pilotes se sont retrouvés lors de la conférence de presse de la FIA où tous les prétendants au titre étaient conviés. Les deux pilotes Red Bull étaient séparés par Fernando Alonso, l’Espagnol plaisantant allègrement avec Webber. Peu avant une photo avait été faite avec les pilotes bras dessus, bras dessous. Webber et Vettel avaient pris soin de ne pas se retrouver côte à côte.

Louis Chenaille (avec A.A. à Abu Dhabi)