Vettel roi de Singapour

Sebastian Vettel - -
Vettel dans ses quartiers à Singapour
Une balade ? Une promenade de santé ? Un numéro de soliste ? On va finir par manquer de mots ou d’expressions pour qualifier les courses de Sebastian Vettel. Car il y avait un peu, voire beaucoup de tout ça dans le Grand Prix réalisé ce dimanche par l’Allemand. C’est bien simple, le triple champion du monde en titre n’a réalisé aucune faute. Et si Nico Rosberg (Mercedes) l’a bien fait transpirer lors du départ, le dépassant d’entrée, l’intéressé a remis les pendules à l’heure illico, récupérant son bien dans la foulée. Pour ne plus jamais le lâcher.
Tactiquement, la course de Vettel a été parfaite : un seul arrêt après 44 tours (pour deux au total). Et une avance toujours aussi monstrueuse en course sur la concurrence (Alonso relégué à 32 secondes au final). Difficile dans ces conditions d’aller chercher le leader Red Bull, à l’aise sur ce circuit urbain. Mark Webber, un temps quatrième, puis obligé d’abandonner dans le dernier tour en raison d’un problème de boite de vitesses, aurait aimé en dire autant. D'autant que l'Australien s'est infligé un malus pour le prochain Grand Prix : pour avoir traversé la piste, en fin de course, sans l'aval des commissaires, Webber, déjà rattrapé trois fois pour ça cette saison par la patrouille, a écopé de... dix places de pénalité !
« Je pense que le départ a été très important et très difficile avec le bon envol de Nico, raconte Vettel. Il est passé devant moi, mais heureusement il est sorti un peu large au premier virage, et j’ai pu le repasser. Ensuite, nous avions une très bonne vitesse, j’ai pu contrôler mes adversaires. Le safety car a rendu les choses un peu plus difficiles, mais nous avons tout de suite recréé l’écart. C’est incroyable quand ça se déroule de cette façon : pas d’accident, de la réussite. » Vainqueur pour la troisième fois consécutive à Singapour (après 2011 et 2012), l'Allemand a prouvé qu’il était bien le roi du Marina Bay Street Circuit. Et sa nouvelle victoire (la 7e de la saison, la 3e consécutive après Spa et Monza et la 33e de sa carrière !) d’affilée devant Fernando Alonso confirme bien, aussi, qu’il est le roi de sa discipline. Sa quatrième couronne lui tend de plus en plus les bras.
Alonso et Räikkönen ne meurent jamais
Ils ne sont pas encore officiellement coéquipiers. Mais déjà inséparables. Fernando Alonso et son futur collègue chez Ferrari, Kimi Räikkönen (Lotus), ont fini tous les deux sur le podium de ce Grand Prix. Surtout, rien ne leur garantissait une telle place de choix à l’issue des qualifications. Septième sur la grille, l’Espagnol a une nouvelle fois confirmé qu’en course, il ne craignait personne. Ultra combatif, comme à son habitude, Alonso était troisième dès le premier virage !
«C’était un départ fantastique, oui, savoure le pilote Ferrari. Nous en avions besoin, il fallait dépasser rapidement nos adversaires, et définir une stratégie par rapport à eux. C’est un très beau podium que je considère comme une victoire. » Et que dire alors du come back de Kimi Räikkönen ! En délicatesse avec son dos, 13e au départ, le champion du monde 2007 semblait promis à la pénombre ce dimanche. Mais sa bonne gestion des pneus, son expérience, sans oublier bien sûr la sortie de la safety car - consécutive à l’incident de Daniel Ricciardo (25e tour) - qui lui a été favorable, l’ont propulsé sur la dernière marche du podium.
Grand Prix cauchemar pour Grosjean
Son regard, mi-vide, mi-hébété, en dit long. C’est un Romain Grosjean KO debout qui a rejoint prématurément le stand Lotus. Le Français était sixième au 34e tour lorsque sa monoplace l’a lâché. Après un passage sans fin (près d’une minute) dans les stands pour réparation, qui allait l’obliger à repartir… dernier, la sanction finissait par tomber cinq tours plus tard. Un problème de consommation d’air au-dessus du moteur a contraint l’ambitieux Grosjean à abandonner… alors que ce dernier était encore au contact des places de tête.
« C’est certainement le Grand Prix le plus dur de la saison, confiait le Français à l’issue de la course. On a eu beaucoup de problèmes sur le week-end, c’est pour ça que je dis que ce n’est pas possible. Il y en a marre. Je ne l’ai pas senti, c’était vraiment un problème mécanique. Je n’ai pas eu un vendredi facile et je fais une belle qualification. Aujourd’hui, on aurait dû finir 2 ou 3. On avait la bonne stratégie parce qu’on s’est retrouvé à la lutte avec Alonso. Mais c’est la course… Quand on ne finit pas, ça ne fait pas plaisir. Mais j’étais rapide et devant, donc pour la suite, ça devrait être positif. »
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