Webber, le rêve est permis

Mark Webber - -
Le vieux lion est prêt à rugir. A 34 ans, Mark Webber, l’un des doyens du circuit avec Michael Schumacher et Rubbens Barrichello, n’a plus que trois courses devant lui pour succéder à Jack Brabham (1955, 1956, 1966) et Alan Jones (1980) au panthéon des Australiens champions du monde. En finissant deuxième derrière son coéquipier Sebastian Vettel, dimanche à Suzuka, le briscard de Queanbeyan (New South Wales) compte avec 220 points un matelas de 14 unités sur Fernando Alonso (Ferrari) et Vettel (206 pts). « Il y a deux semaines mon adversaire principal c’était Lewis Hamilton (dorénavant 4e avec 192 points), maintenant c’est Fernando, explique philosophe le pilote Red Bull. Le plus important, c’est que l’écart aille dans le bon sens. Il reste trois courses. »
Trois courses et autant de circuits qui conviennent plus ou moins bien aux monoplaces du Taureau ailé. Pour son premier Grand Prix, la Corée du Sud (24/10) est une inconnue, mais le tracé semble conçu pour Ferrari. Le Brésil (07/11) sied aux Red Bull. Abu Dhabi pourrait sourire aux RBS comme aux F10.
Tambay : « Qu’il arrête ses comptes d’épicier ! »
Outre la Corée, l’autre inconnue réside dans les qualités intrinsèques du pilote. Webber a réussi à maîtriser cette fougue qui lui faisait commettre beaucoup d’erreurs à l’époque de Jaguar ou Williams. Les conseils de Flavio Briatore, qui l’avait repéré comme pilote essayeur chez Benetton en 2000, et le plaça dans un baquet chez Minardi en 2002 pour ses débuts en F1, ont porté leurs fruits.
Mais chasseur chassé, saura-t-il rouler en patron, lui qui n’a jamais fait mieux que quatrième au championnat (2009) ? « Attention, prévient l’ancien pilote Patrick Tambay, il va falloir qu’il arrête ses comptes d’épicier. Rejouer la place de 2 comme il l’a fait à Suzuka pourrait lui coûter cher. » Pour cela, l’Australien devra doubler Vettel, premier pilote Red Bull en début de saison, pétri de talent, mais relégué à 14 points.