De Puniet : « Au Mans, il faut savoir freiner »

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Randy De Puniet, quelles sont ses spécificités du circuit du Mans ?
C’est un circuit qui n’est pas très compliqué, mais demande beaucoup de freinages. Il y a peu d’enchaînements de virages, à part la courbe Dunlop qui est l’une des plus rapides du championnat. Mais elle a été saccagée au fil des années pour la rendre moins dangereuse. Sinon, il est important d’avoir une moto qui accélère fort. Cela ne dépend pas des ingénieurs mais du moteur dont on dispose. La moto doit également être stable au freinage. Enfin, sur ce circuit, on n’a pas trop besoin de maniabilité. Il en faut toujours mais ce n’est pas la priorité.
Pouvez-nous nous parler de la chicane Dunlop ?
On arrive dans ce virage à presque 300km/h. La courbe se fait à une moyenne de 240km/h, puis vient une chicane très lente. A cet endroit, il y a des possibilités de dépassements.
Quels sont les pièges à éviter ?
Il ne faut pas se rater au freinage. Il y en a trois ou quatre où on peut vite commettre des erreurs. En dehors de ça, ce n’est pas un circuit très compliqué.
Quelles qualités faut-il avoir pour briller sur ce Grand Prix ?
Il faut être bon freineur et être concentré à 100% pour ne pas commettre d’erreurs sur ces freinages. Les pilotes n’appréhendent pas particulièrement ce circuit. Pour moi, c’est un Grand Prix comme les autres. La seule chose qui change, c’est qu’on va entendre parler français dans le paddock pendant quatre jours.
Est-ce une course qui favorise le spectacle ?
Absolument. Comme il y a beaucoup de freinages, ça laisse beaucoup de possibilités de dépassements.
Quels sont vos meilleurs souvenirs sur ce circuit ?
J’en ai beaucoup. J’ai fini quatre fois deuxième en 250 sans jamais parvenir à gagner. En 2005, il me restait trois virages à effectuer, mais je me suis malheureusement fait doubler. En Moto GP, en 2007, j’avais aussi fait quelques tours en tête de la coure avant de chuter.
Et votre pire souvenir ?
C’était en 2006. J’étais bien parti. J’étais quatrième. Valentino Rossi avait raté ses essais. Il était parti loin et a voulu rattraper son retard au freinage. Il m’a percuté. Après, je ne me souviens plus de rien. Après cette chute, j’ai dû passer quelques semaines avec un corset. Ça n’a pas été une période simple.
Pour un pilote français, cette course est-elle particulière ?
Oui, il y a le public. C’est sympa de rouler à domicile. Cela donne une petite pression supplémentaire même si pour moi, elle est positive. Sans le vouloir, on veut bien faire car on est à la maison. C’est un petit plus.
Les pilotes apprécient-ils ce Grand Prix de France ?
Oui, l’organisation est bonne. Le seul problème, tous les ans, c’est la météo. C’est pénible, mais il faut faire avec. J’espère qu’on aura beau temps ce week-end.
Après votre excellente quatrième place à Jerez lors du dernier Grand Prix d’Espagne, avez-vous envie de confirmer au Mans ?
Ce sont les gens qui s’excitent tous ! Mon objectif est de faire Top 10 tous les week-ends et pourquoi pas d’aller chercher un résultat. Mais pour moi, Le Mans n’est pas la course de l’année, ni la course de ma vie. C’est une étape de plus dans la saison. Il est donc important d’empocher un maximum de points ce week-end.