De Puniet : « J’ai pensé à ne plus rouler »

Randy de Puniet devrait piloter une Ducati Pramac en 2011 - -
Randy de Puniet, comment vous sentez-vous à l’aube de votre 200e Grand Prix?
Je me sens plutôt bien, j’ai fait une bonne course la semaine dernière au Portugal et j’ai retrouvé une bonne dynamique. Je suis en Grand Prix depuis 1999 et je n’ai manqué qu’un seul départ cette saison à Laguna Seca après ma fracture. Cela prouve mon endurance, mon envie d’être là et j’espère en faire encore beaucoup d’autres.
Vous avez semblé pas mal affecté par les récentes critiques à votre égard?
Je n’ai pas bien vécu cette période car j’ai été victime d’un accident assez grave et me suis donné les moyens de revenir le plus rapidement possible. J’ai ensuite subi pas mal de critiques sur mes performances mais il y a eu des événements qui ont été assez compliqués à gérer comme la mort de Shoya Tomizawa, ou encore ma jambe qui me pose problème au point de vue pilotage. Les gens qui auraient du me supporter ne l’ont pas fait, j’ai été déçu. Mais je suis surtout content d’avoir retrouvé l’envie car je ne l’avais plus. Ces moments ont été difficiles à vivre.
C’est cela qui a attisé votre volonté d’aller voir ailleurs?
C’est clair que j’attendais plus de soutien de la part de mon propre camp. Le staff technique s’est toujours montré super avec moi, mais Lucio (team manager ndlr) aurait pu se montrer plus tolérant alors qu’il ne pensait plus pouvoir évoluer avec moi. Même les contacts avec Suzuki se sont portés seulement sur l’aspect technique afin de performer. Ce fut une prise de risque qui n’a pas payé puisque cette piste est maintenant exclue. Mais je ne regrette rien même si à un moment j’ai même pensé à ne plus rouler.
La Ducati l'intrigue
Et vous voilà proche de monter sur une Ducati?
Rien n’est encore signé, même si c’est la seule piste à ce jour. Nous sommes vendredi soir et j’espère que cela va se régler dans le week-end avant de débuter les essais mardi prochain. On est sur la bonne voie même s’il nous faut tomber d’accord sur l’aspect technique. J’ai vraiment envie de rouler sur cette moto, elle m’intrigue, et ça fait un moment que je veux essayer cette Ducati.
Que représente Ducati pour vous?
L’arrivée de Rossi est une bonne opportunité, et où passe Valentino tout le monde en profite. La moto de base sera la même que la moto officielle contrairement à la Honda. Le temps de réaction des ingénieurs est très rapide comme à l’époque où je roulais sur Aprilia en 250, et je crois que les gens de chez Ducati sont contents de mon arrivée. Alors j’espère leur apporter les meilleurs résultats possibles et le plus d’informations.
Votre nationalité a-t-elle joué, comme par le passé, pour être présent en 2011?
Aujourd’hui je mérite ma place en MotoGP. Avant ma blessure, j’étais 4e du Championnat et je suis encore 9e en pouvant viser la 8e place finale. Autant l’année dernière j’ai fini derrière des garçons comme Elias ou De Angelis qui s’étaient classés devant moi, et je trouvais cela injuste pour eux de ne plus avoir de guidon en MotoGP, maintenant j’ai prouvé mon rang et la nationalité n’a plus rien à voir là dedans. Je suis juste déçu d’être encore en attente à 2 jours de la fin de la saison, mais cela fait partie du business.
Avez-vous des regrets sur votre carrière?
Je ne veux pas me plaindre, mais mes débuts en MotoGP n’ont pas été simples après que je me sois fait percuter au Mans par Rossi en 2006. Bilan : vertèbres cassées et une saison plus que moyenne. En 2007, je développe toute la moto et je décroche un podium au Japon, mais je tombe beaucoup. J’arrive chez LCR en 2008 avec le package que je souhaitais Honda/Michelin, et le rêve se transforme en cauchemar. Après une grosse remise en question l’an dernier, 2010 est très bien parti avec des caps franchis un peu partout et de bonnes performances. Je fais tout de même ma meilleure saison, mais l’an prochain sera surtout très important avec une nouvelle moto et un nouveau team pour ma 6esaison.Les choses promettent d’être intéressantes à compter de 2012, et il me faut continuer à bosser pour qu’on ne m’oublie pas.