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Grand Prix, grandes craintes

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Plus de six mois après l'explosion de la centrale nucléaire de Fukushima, le circuit moto fait escale à Motegi, au Japon. A 120 km des lieux de la catastrophe, certains pilotes ne cachent pas leur appréhension à l'heure de participer à un Grand Prix que tout un peuple attend.

« Merci beaucoup de venir au Japon ». Le message est on ne peut plus clair. Soulagé avec son immense pancarte, ce fan japonais est comblé. Comblé de pouvoir admirer toutes ces idoles sur le circuit de Motegi alors que « son » Grand Prix du Japon a failli ne jamais se disputer. La faute à certains pilotes inquiets comme Valentino Rossi, Casey Stoner ou encore Jorge Lorenzo. Le rapport rendu sur les risques de radiation a, finalement, rassuré tout le monde. Officiellement tout du moins…

Car en coulisses les traces d’inquiétude sont encore palpables. Chez Ducati, on a dépêché deux ingénieurs autour du box pour mesurer le taux de radiation en temps réel alors que chez Honda Gresini, on a fait venir sa propre eau d’Italie. Casey Stoner, aussi, ne cache pas son émoi. Arrivé sans sa femme enceinte, l’Australien, auteur de la pole position ce samedi, préfère rester cloîtré dans son hôtel, allant même jusqu’à bouder la traditionnelle conférence de presse d’ouverture.

L’inquiétude n’est pas feinte. Il y a deux jours, une nouvelle secousse (5,1 sur l’échelle de Richter) a été ressentie. Ce qui n’empêchera pas la course de se disputer. Pour le plus grand bonheur d’Hiroshi Aoyama et de tout un peuple fanatique de moto. « Je comprends que c’était une décision difficile à prendre de venir ici, glisse le pilote Honda Gresini. Mais cela signifie beaucoup pour tous les fans japonais qui seront présents. Nous pouvons leur apporter une touche positive, c’est le minimum que nous puissions faire pour eux ». Dimanche, Aoyama s’élancera de la onzième place. Très peu de chances donc qu’il puisse offrir une victoire au peuple japonais. Mais le simple fait que le Grand Prix ait lieu en est déjà une.

Le titre de l'encadré ici

Stoner les assomme tous |||

Quelle que soit la piste, Casey Stoner demeure impitoyable. Du Qatar jusqu’à la Californie en passant par la République Tchèque, l’Australien reste le maître des séances de qualifications. Pour la dixième fois de la saison, le pilote Honda s’est adjugé la pole position devant Jorge Lorenzo (Yamaha) et son coéquipier italien, Andreas Dovizioso. Déjà anecdotique pour celui qui, à trois Grand Prix de la fin de la saison, peut prendre une avance significative au classement : « J'ai bien l'intention de m'imposer, a glissé Casey Stoner. Je ne veux pas me contenter d'inscrire de gros points pour le championnat. L'an dernier, j'avais réalisé avec Ducati une grande course à Motegi, une de mes meilleures. Ce sera sympa de voir comment se comporte la Honda. »

Attention tout de même. Le scénario devrait être sensiblement différent ce dimanche. En cause : la météo qui risque de tout chambouler. « Nous devrons attendre, glisse le natif du Queensland. Il pleuvra peut-être et ça nous compliquerait la tâche ». L’évolution du ciel japonais est bien son seul tourment. Car pour le reste, tout roule : « Oui, tout se passe très bien, confirme-t-il. Aujourd’hui, nous avons été les plus rapides à quasiment toutes les séances. C'est vraiment fantastique car Honda est très fort sur cette piste. J'étais impatient de rouler ici avec cette moto et je ne suis pas déçu ! »

A trois Grand Prix de la fin du championnat (Australie, Malaisie, Valence), Casey Stoner veut, comme l’année dernière, s’imposer en terre nippone. Ce sera sans sa dulcinée Adriana. Enceinte et préoccupée par les risques de radiations après la catastrophe nucléaire de Fukushima il y a six mois, la compagne du pilote a préféré ne pas faire le déplacement. L’affectif Casey Stoner pourrait en pâtir. Dans le cas contraire, il disposerait d’un boulevard pour conquérir le deuxième titre de champion du monde de sa carrière.