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Le pari dingue de Rossi

Valentino Rossi fait son retour au GP d'Allemagne

Valentino Rossi fait son retour au GP d'Allemagne - -

Valentino Rossi est-il fou à lier ? Quarante jours seulement après sa double fracture tibia-péroné sur le circuit du Mugello, l’Italien remonte en selle ce week-end pour le Grand Prix d’Allemagne.

Les points de suture de Valentino Rossi ne sont pas résorbés. Il marche encore avec des béquilles, porte une broche dans le tibia et réclame l’aide d’un assistant pour se jucher sur sa Yamaha. Au moment de son opération, son chirurgien pronostiquait 4 à 5 mois d’absence. Jeudi dernier pourtant, moins de six semaines après sa grave chute aux essais libres du GP d’Italie, il arbore un grand sourire face au parterre de journalistes : « Après le crash, tout s’est bien passé pour moi. Nous avons alors commencé à envisager un retour à Misano en septembre, puis une semaine plus tard ce fut Brno en août avant qu’une autre semaine se passe et que nous pensions au Sachsenring ! »

Valentino Rossi ne part pas pour autant la fleur au fusil. Il Dottore a reçu l’autorisation officielle du directeur médical du circuit, le Dr. Huber Fischer. Pour ce faire, il a mis les bouchées doubles, intensifiant les séances d’essais pour retrouver ses sensations de pilotage. Enfin, sur un tracé tournant principalement à gauche, Rossi met en avant le fait qu’il pourra soulager sa jambe droite. Le Dr. Charles Msika, porte-parole de la Société Française Orthopédique, n’est, lui, pas aussi optimiste : « Ce type d’attitude est risqué. Historiquement, les dispositifs comme les clous, utilisés dans le cas de Rossi, ont été inventés en 1939 pour remettre sur le champ de bataille dans la semaine les soldats allemands fracturés. Théoriquement, ce n’est donc pas impossible de penser qu’on puisse reprendre certaines activités, mais on ne peut imaginer que les réflexes et le contrôle du membre soient normaux au bout d’un délai de six semaines. »

Loin derrière Lorenzo

Côté piste, la nouvelle est accueillie avec plus d’enthousiasme. Cinquième au championnat du monde, le français Randy de Puniet s’exprime en connaissance de cause: « Je suis derrière lui parce que je sais ce que c’est. L’an passé, je me suis fracturé la cheville et 10 jours après j’étais sur la moto. Il va tenter le coup. Quand on la volonté, on peut faire des choses extraordinaires.». Comme prendre directement, hier, la septième place des essais libres. Pas sûr, en revanche, que ce rapide come-back permette à Valentino de reprendre son titre cette année. En démonstration depuis le début de la saison, l’Espagnol Jorge Lorenzo possède un confortable matelas de 104 points d’avance sur son coéquipier de Yamaha.

Maxime Marchon