Alphand : « Ogier a encore huit échelons à gravir… »

Luc Alphand - -
Luc Alphand, vous connaissez très bien Sébastien Ogier...
On vient de la même région, du même département (Hautes-Alpes). On est tous les deux Gapençais. On a les mêmes racines aussi. Sébastien a d’abord couru en ski alpin, fut moniteur de ski diplômé. On partage la même envie d’aller vite et la passion pour la mécanique. Ce que fait Sébastien avec Julien Ingrassia (son copilote) est fabuleux. Il a eu de très bons débuts chez les jeunes. Il confirme aujourd’hui au haut niveau. Ce titre de champion du monde est une récompense.
Ce titre était attendu...
Oui, mais il est arrivé à un moment un peu bizarre sur ce rallye, le premier jour, lors de la power stage. Les gens ne comprenaient pas trop. C’était le début mais il était déjà champion du monde. Tout le monde attendait une vraie confrontation avec Sébastien Loeb. C’était un tout petit peu étrange. Il faudra rester dans le match jusqu’à la fin du week-end.
Etes-vous surpris par ce titre alors qu'il s'agit de sa première saison au volant de la Polo ?
Partir (de Citroën) et vivre une année quasi-sabbatique a été un choix stratégique. Pour développer la Polo, Sébastien a roulé en S2000. Il a accepté de ne pas défendre ses chances en championnat du monde pour développer la voiture. Mais partir avec une entreprise telle que Volkswagen est quelque chose de sûr. C’est une garantie d’avoir des bons résultats. Il le prouve d’entrée cette année. Maintenant qu’il est favori, il va devoir garder la même passion dans le temps. Pourra-t-il durer aussi longtemps et être aussi fort que Sébastien Loeb ? N’oublions pas que Sébastien a neuf titres ! Il y a encore huit échelons à gravir. Ce n’est jamais facile.
Comment le décririez-vous ?
Posé et calme. Il est assez analytique. Moi je n’étais pas du tout comme ça. Ce sont ses grands traits de caractère. Il a de l’ambition, de l’envie et il se donne les moyens. Il fait aussi les bons choix.
Sébastien Loeb tire sa révérence ce week-end en WRC. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Il laisse une trace énorme dans le sport français. Je le connais assez bien. On s’est côtoyé sur des événements. Il est comme une machine. Mais derrière cette machine à enfiler des victoires, il y a la passion de son sport. Ce qu’aime Sébastien, c’est conduire, c’est tout. Il n’a pas calculé. C’est un super ambassadeur pour le sport français, pour Citroën. C’est beau de durer comme ça.
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