Loeb : « Encore en rallye en 2010 »

Sébastien Loeb n'entend pas quitter le rallye tout de suite. Le pilote Citroën a toujours autant soif de titres - -
Sébastien Loeb, vous comptez quinze points d’avance à deux rallyes de la fin… Le championnat n’est pas encore définitivement gagné mais vous êtes quand même dans une position très favorable. Malgré tout, vous devez avoir un peu de pression avant d’attaquer les deux dernières manches de la saison, non ?
Oui, c’est sûr qu’aborder le Rallye du Japon dans ces conditions, ça met un peu de pression. Généralement, lorsqu’on part sur un rallye, l’objectif, c’est de gagner. On se conditionne pour attaquer, aller le plus vite possible, faire le meilleur temps. Là, on part avec la peur de faire une faute… avant tout. On n’a pas besoin de gagner mais il ne faut surtout pas faire de faute. Il faut viser une troisième place, au pire des cas d’ailleurs si Hirvonen gagne. C’est quelque chose qui doit être dans mes cordes… Mais ce rallye sera difficile, notamment dans la gestion du stress, de la pression. Pour être troisième, il faudra rouler quand même. Il ne s’agira pas de partir à la balade non plus. Il faudra trouver le bon rythme.
Parlons un peu de votre futur…Pour 2009, a priori votre cas est entendu puisque les contrats avec Citröen sont déjà signés. Mais pour 2010… que comptez-vous faire ?
Je ne sais pas. La Formule 1 ? Il ne faut pas rêver… l’apprentissage commence très jeune, avec le karting notamment…Donc, aller en F1, en plus à 34 ans, je pense que ce n’est pas envisageable. En revanche, des disciplines comme l’endurance me plaisent. Ce qui m’intéresse, ce que j’aime dans le pilotage, ce qui me plaît, c’est de rechercher la perfection, pouvoir freiner le plus tard possible, trouver la bonne trajectoire. Je ne me vois pas non disputer une compétition comme le Dakar. Je préfère les épreuves en circuit. Maintenant, ce que je dis ne se produira pas forcément en 2010 mais peut-être en 2011, 2012.
Quoi qu’il arrive, vous songez à continuer dans le monde des sports mécaniques…
Oui. Si dans un, deux ou trois ans, je n’ai plus envie de faire du rallye, je sais que j’aurais encore l’envie de conduire. Je sais que j’aurais encore ce piment, cette envie de conduire. Mais mon retrait du rallye n’aura pas forcément lieu dans les deux ans à venir. Aujourd’hui, je pense qu’en 2010, je serais encore en rallye.
Vous pourriez vous laisser tenter par un nouveau challenge, un challenge que vous proposerait dans ce cas de figure une toute autre écurie ?
C’est un petit peu tôt. Mais rien n’est exclu. Cela peut être un nouveau défi un jour. Aujourd’hui, je suis bien chez Citroën. Je n’ai jamais eu de raisons de changer. J’ai une voiture qui marche. C’est grâce à cette équipe que j’ai pu débuter en Mondial. J’ai eu, depuis mes débuts, une voiture qui me permet de jouer la gagne à chaque fois. Quelle raison aurais-je de partir, hormis aller chez moins bien que Citroën dans le but de vivre un nouveau challenge ? Mais bon, on est loin de ce cas de figure.
Votre médiatisation, de plus en plus importante ces dernières années, comment la vivez-vous ?
Il y a eu une succession de magazines qui ont fait des articles sur moi ces derniers temps. C’est vrai que, dernièrement, on a beaucoup parlé de moi. Mais je n’ai jamais vraiment couru derrière ce genre de choses. Je n’ai jamais couru derrière la médiatisation. Maintenant, je m’y plie, je le fais, ça fait partie de mon métier, de mon image et de celle de Citroën.
Certains observateurs disent qu’aujourd’hui, Citroën et vous-même évoluez en championnat du monde sans véritable concurrence…
C’est vrai que l’an dernier j’avais trouvé un adversaire de taille, c’était Grönholm (Marcus Grönholm, ndlr). Lui, quand il est arrivé en Mondial, il y avait encore Carlos Sainz, Colin McRae et il a fini largement devant tout le monde. Puis je suis arrivé… et pareil, j’étais devant tout le monde. On a donc fini par se disputer le titre tous les deux… mais je pense que le niveau était très élevé, peut-être plus que lors des années précédentes. On était, lui comme moi, à la limite tout le temps. Aujourd’hui, Hirvonen est peut-être un petit ton en-dessous. Il est régulier, il marche bien… mais c’est vrai que sur la saison, on a été régulièrement devant.
Vous pourriez, en cette fin de saison, vous assurer un joli doublé. Le titre et la possibilité d’améliorer le nombre de victoires acquises lors d’un même championnat (10 succès, record détenu… par Loeb, ndlr).
L’essentiel, c’est d’abord d’assurer le titre. Battre le record de dix victoires, aujourd’hui, cela ne nous apporterait pas grand-chose puisqu’il est à nous. Maintenant, on ne va pas prendre tous les risques par rapport au championnat. Si on pouvait se soulager du championnat dès le Japon, cela nous permettrait de partir la conscience tranquille en Angleterre.