Ogier, le titre l’attend en France

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C’est peut-être mieux ainsi. Pour lui, d’abord, avec la perspective d’une célébration dans son pays, auprès de tous ses proches et amis. Pour la résonance médiatique de son sacre, ensuite, qui sera forcément supérieure à ce qu’il aurait pu se passer avec un titre glané aux antipodes. Pour le symbole, enfin, avec une couronne à poser sur la tête à l’occasion du dernier rallye officiel de celui dont il va prendre la succession au sommet de la hiérarchie mondiale. Vainqueur sans contestation – 19 spéciales remportées sur 22 et les trois points de la victoire dans la Power Stage, 1’32’’ d’avance sur le deuxième – du rallye d’Australie, Sébastien Ogier avait tout pour officialiser son premier titre de champion du monde WRC ce dimanche.
Mais dans une discipline si soumise aux aléas, où tout peut arriver en un instant, la chance se mêle parfois aux débats. Elle n’aura, de façon indirecte, pas souri au pilote français : une crevaison de Mikko Hirvonen (Citroën) dans la dernière spéciale de 29,44 kilomètres et Thierry Neuville, dauphin de Sébastien au championnat, dépassait le Finlandais pour prendre la deuxième place du classement final de l’épreuve. Résultat ? Des points en plus pour le Belge, pile ceux qui privent – momentanément – le pilote Volkswagen du titre. Avec 83 points d’écart entre les deux hommes et 84 à distribuer d’ici la fin de la saison (trois rallyes), Ogier n’a plus qu’à inscrire un petit point pour officialiser la chose. Plus qu’abordable pour un garçon qui a marqué des points à chaque course cette saison, dont cinq fois le maximum (28, victoire plus Power Stage).
« Comme si c'était fait »
« C’était un peu la confusion à l’arrivée, raconte le Français. J’étais un peu surpris et déçu mais en même temps, on a retrouvé le sourire très rapidement. Une fois de plus, on prend un maximum de points. Il en manque un pour pouvoir dire qu’on est champion aujourd’hui, mais c’est comme si c’était fait. Trois courses et un point à prendre, ça devrait se faire. C’est dommage, ça va juste reporter un peu l’échéance. » Et c’est en France, en Alsace précisément, que le natif de Gap aura la première occasion, dans trois semaines (3-6 octobre), de gravir cette dernière marche. Dans la région de Sébastien Loeb, et pour le dernier rallye de la carrière d’un nonuple champion du monde de la spécialité appelé à d’autres challenges, la symbolique de la passation de pouvoir semble évidente.
Avec un attrait supplémentaire : nul doute que Sébastien Ogier aura à cœur de battre l’autre Sébastien – qui a remporté deux des trois rallyes qu’il a disputés cette année – pour ne pas voir les mauvaises langues évoquer un titre par défaut en l’absence du « patron ». Son discours ne cache pas cette envie : « Je n’irai pas là-bas pour marquer seulement le point nécessaire. Je vais me battre pour la victoire. » En attendant, Ogier savoure. Champion officieux, comme on dit. « On peut le dire sans trop prendre de risques. Mais on ne peut pas encore le marquer sur le papier ni vraiment le fêter. On va juste célébrer cette victoire qui nous en rapproche très fortement. Et on va s’attacher à bien finir la saison pour essayer de rapporter le titre constructeurs à Volkswagen. » Avec 48 points d’avance sur Citroën, le doublé se rapproche pour la paire Ogier-Ingrassia. Le champagne aussi.
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