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Ogier : « Ma mère a beaucoup pleuré »

Sébastien Ogier

Sébastien Ogier - -

Intégrale Sport - les Top Sports de l’année. Sébastien Ogier revient sur une année 2013 qui l’a vu marcher sur les traces de Sébastien Loeb en décrochant son premier titre de champion du monde des rallyes.

Sébastien Ogier, votre vie a-t-elle changé depuis votre titre de champion du monde ?

Cela accélère encore plus les choses. Les sollicitations sont plus nombreuses.

Vous avez remporté les trois-quarts des rallyes cette saison. Cela a-t-il été facile ?

On pourrait tirer cette conclusion en regardant les résultats mais ce n’est pas le cas. Ce n’est jamais facile de gagner tous ces rallyes et de devenir champion du monde. Le début de saison, en particulier, n’a pas été évident. La voiture était toute jeune. On était vraiment limite au niveau de la fiabilité mais c’est passé. L’équipe a été forte. Elle a réussi à réagir et à rendre cette voiture parfaitement fiable. C’est la récompense de tous les efforts fournis la saison dernière. On est arrivé en haut, c’est bien, mais il faut y rester.

Quel moment retenez-vous en particulier ?

Le rallye de Suède. C’est la première victoire avec l’équipe dès la deuxième course. C’était un rallye exceptionnel. On a attaqué du début à la fin. On a pris un plaisir immense dans la voiture. C’est le premier moment très fort de l’année même si la deuxième place à Monte-Carlo avait pour nous une saveur de victoire.

Vous avez été sacré en Alsace sur les terres de Sébastien Loeb...

Cela ne change rien pour moi. C’était avant tout en France. Bien sûr que le public le supportait et il le mérite amplement après une carrière aussi exceptionnelle. Mais on a, nous aussi, reçu un gros soutien du public au rallye de France. Ce qui était particulier, c’est que le titre a été gagné le jeudi soir avant le départ réel de la course.

Vous êtes issu d'un milieu plutôt modeste. Comment vos parents ont-ils vécu ce titre ?

Ils étaient très émus, en particulier ma mère qui a beaucoup pleuré. Ils sont présents depuis que je suis né dans toutes mes aventures sportives. Mais c’est vrai que c’est toujours un peu difficile pour ma mère. Elle préfère me voir lorsque la dernière ligne d’arrivée est franchie, quand elle sait que son fils est en sécurité.

En 2013, la taxe à 75% sur les hauts revenus a fait beaucoup parler. Vous qui vivez en Suisse, qu'en pensez-vous ?

On se sent obligé de partir. En plus, la carrière d’un sportif est courte. On a la chance de bien gagner notre vie. On prend aussi beaucoup de risques pour ça. Bien sûr que je préférerais vivre en France auprès de mes proches pour leur faire profiter de mes gains ainsi qu’à l’économie française. Mais on ne nous laisse pas le choix. Je ne me cache pas de dire que je suis parti. Je ne reviendrai pas tant que ça fonctionne de cette manière.

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Propos recueillis par Antoine Arlot