Basket: Collet évoque son plus grand regret avec les Bleus (et ce n'est pas la finale des JO 2024)

Ce match a été un moment fort des JO et aurait pu entrer dans la légende du basket français. En finale olympique, l'équipe de France masculine a fait trembler Team USA, avant de se faire éteindre par les shoots de Stephen Curry (96-87). Pour son dernier match à la tête des Bleus, Vincent Collet a vécu ce jour-là un dernier frisson. Invité de "Stephen Brunch" dimanche après-midi, il est revenu en longueur sur cette finale.
"J'ai revu les autres matchs mais pas la finale, a-t-il précisé d'entrée. Ce n'est pas sur les tirs de Steph Curry où je me dis que l'on pouvait faire mieux, en particulier sur les derniers où, pour moi, il ne voyait même pas le panier. C'est plus la magie, la classe. C'est certainement le meilleur shooteur de tous les temps. On sait que n'importe quel shooteur, quand il devient chaud, il peut marquer des paniers dans n'importe quelle condition. Et lui encore plus que d'autres." Sonnée par l'insolence à trois points du meneur des Warriors, sorti de sa boîte dans le dernier quart-temps, l'équipe de France ne s'en est pas relevée. Pourtant, pas de quoi avoir de gros regrets pour Collet.
Des regrets sur la gestion du rythme
"Si je dois avoir des regrets, et ils sont minces, c'est sur notre première mi-temps où je pense qu'on s'est un peu grisé. On était là où on avait rêvé d'être, en finale des Jeux olympiques contre Team USA. On a beaucoup mieux contrôlé le rythme après la mi-temps, c'est comme ça qu'on est revenu." Portés par l'Arena de Bercy et l'impression bien réelle de tenir tête aux coéquipiers de LeBron James, les Bleus ont fait le pari de se lancer dans un match très rythmé avec beaucoup de jeu sur grand espace. Vincent Collet aurait préféré, avec le recul, un peu plus de contrôle.
"Nos filles l'ont très bien fait le lendemain en première mi-temps. Quand elles ont pris 10 points d'avance, elles ont fait la même bêtise que nous, elles ont joué à la même vitesse que les Américaines. Ça leur a été fatal également."
La demi-finale de l'Euro 2015, un regret éternel
Les filles de Jean-Aimé Toupane ont elles aussi été punies par l'adresse américaine en fin de match, malgré un plan de jeu quasi parfait. Face aux Etats-Unis, n'importe quelle sélection doit adapter son game plan. Réussir à l'imposer à Team USA pendant 40 minutes sans flancher consiste en un véritable exploit. "C'est ce que j'ai dit aux joueurs à la mi-temps, qu'il fallait arrêter de courir avec eux, s'est souvenu Collet. Ce qu'on peut faire contre n'importe quelle autre équipe au monde, contre eux ça n'est pas possible. Ils sont trop talentueux pour ça. Mais il y a toujours des imperfections. Le match parfait n'existe pas. Il faut reconnaître qu'ils sont encore plus forts que nous."
Un brin fataliste, Vincent Collet classe cette finale perdue parmi les plus grands regrets de sa carrière. Mais le souvenir de la demi-finale perdue face à l'Espagne, lors de l'Euro 2015, est encore bien présent dans l'esprit de l'ancien sélectionneur. "C'était d'un autre niveau en termes de regret" a confié Collet. Ce jour-là, devant 26.000 spectateurs au stade Pierre-Mauroy, les Bleus bataillent face à l'ennemi juré. Ils s'inclinent après prolongation (80-75) à cause notamment d'un immense Pau Gasol (40 points, 11 rebonds).
Neuf ans plus tard, les coéquipiers de Nicolas Batum étaient proches du sacre olympique. "On aurait rêvé être champions olympiques, a conclu Collet. Être finalistes en faisant un bon match contre les États-Unis c'est bien mais... C'est un regret, mais ce n'est pas le plus grand de ma carrière." Retiré de son poste de sélectionneur, Vincent Collet va partir en NBA, où il va intervenir régulièrement auprès des Cleveland Cavaliers comme consultant.