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Basket: "J’arrête, je continue… Je change tout le temps d’avis", les confessions de Dumerc avant la finale de Coupe de France

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Céline Dumerc prépare une nouvelle finale de Coupe de France ce samedi contre l’ASVEL (14h15), un an après avoir remporté le trophée avec son club de Basket Landes. A 40 ans, Dumerc l’éternelle, qui a battu le record du nombre de points marqués en championnat, n’a toujours pas tranché sur la suite à donner à sa carrière.

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant cette nouvelle finale de Coupe de France ?

Je me rends compte de la chance que j’ai. La chance d’avoir décidé de continuer, de pouvoir être sur le terrain et vivre des finales. Je me sens chanceuse, je n’ai pas d’appréhension particulière, pas de stress. Je ne me mets pas une pression quant au résultat. J’appréhende cet évènement avec beaucoup de plaisir et d’excitation pour ce club.

Surtout que vous êtes entrée dans le livre des records du basket français en devenant la meilleure marqueuse de l’histoire du championnat…

Les records tombent quand ça fait longtemps que tu es sur les terrains. Ma carrière est très longue donc ça tombe mais ce n’est pas pour ça que j’ai continué à jouer. Je me sens hyper reconnaissante d’être encore sur les parquets, je remercie mon corps de tenir parce que l’envie est là. Tant que j’essaie de me faire plaisir et que j’apporte à mon club c’est tout ce qui m’importe.

Y a-t-il eu des moments où vous ne preniez plus de plaisir après plus de 22 ans au haut niveau ?

A 40 ans, si je ne prenais pas de plaisir… Ça demande une telle rigueur dans la vie, dans la récupération. Au niveau physique c’est de plus en plus dur. Si je n’avais pas de plaisir sur le terrain, j’aurais arrêté. C’est ce qui prédomine mais ça a toujours été le cas dans ma carrière. Quand tu aimes ce que tu fais, tu peux travailler plus parce que tu ne rends pas compte que c’est du boulot. Tu peux passer des heures à l’entrainement et c’est ce qui est plaisant.

"J’ai moins peur de me dire que quand je vais arrêter ce sera le trou noir"

Du coup est-ce vous envisagez de raccrocher en fin de saison ?

J’ai arrêté depuis 2 ans de me poser la question : "J’arrête, je continue…" Je change tout le temps d’avis. J’ai juste envie de prendre les matchs comme ils viennent. Je ne me suis pas donnée de limite. Je me laisse vivre ces derniers instants pleinement s’ils sont les derniers et je prendrai ma décision en temps voulu.

Pourquoi avoir annoncé votre retraite il y a deux ans ?

Quand je décide d’arrêter, je me rends compte que ça vient des gens qui me demandent : "Quand est-ce que t’arrêtes ? Est-ce que tu continues ? Comment ça se fait que tu es encore là ?" Ce sont eux qui m’ont mis dans la tête qu’il fallait dire stop. A cause de mon âge… Quand je me suis posé la question et que je change d’avis c’est parce que je me demande "mais est-ce que c’est vraiment ce que je veux ?" Et non je n’en avais pas envie. Je voulais continuer, je me faisais encore plaisir, mon corps tenait donc je me suis dit que j’allais poursuivre ma carrière.

Depuis le mois de septembre vous avez été nommée manager générale de l’équipe de France féminine. Qu’est-ce que ce rôle vous apporte ?

Ça m’aide à passer le pas de l’après-carrière. J’ai mis un pied dehors et je me rends compte que ce sont des choses qui me plaisent. J’ai moins peur d’arrêter. Moins peur de me dire que quand je vais arrêter je n’aurais plus rien, ce sera le trou noir. Là, j’ai mis un pied en dehors du terrain même si je n’en suis jamais très loin.

Propos recueillis par Nicolas Paolorsi