Cette fois, l’Espagne veut corriger la France

Boris Diaw face à Marc Gasol - AFP
C’est tout juste si les Espagnols s’en cachent. Mercredi, à Grenade, ce n’est pas simplement la victoire qu’ils visent face à la France, leur bourreau en demi-finale du dernier Euro, mais bien l’humiliation. Sûre de sa force et impressionnante depuis le début de la compétition, l’Espagne veut corriger son rival, amoindri par les absences de Parker et Ajinça, et laver l’affront de septembre 2013. Pourtant, c’est tout juste s’il convient de parler de revanche, tant l’état d’esprit des deux équipes diffère.
C’est ainsi avec un flegme presque déroutant que les Bleus abordent cette affiche historiquement de gala. « C’est cool. » De mémoire d’international, jamais Nicolas Batum n’avait qualifié un Espagne-France de la sorte. Mais on a beau se frotter les oreilles, interroger les Tricolores les uns après les autres, le message est en substance le même : pas de pression. Pour leur quatrième rencontre du Mondial, les Bleus, qui se savent en reconstruction, reconnaissent être sur le papier inférieurs à ces Espagnols au couteau entre les dents. Alors, pour une fois qu’ils les affrontent dans un match à l’enjeu relatif, ils ne se privent pas de s’épargner une surchauffe psychologique.
Collet : « Pas la même catégorie »
« Depuis que je suis là, depuis que j’ai commencé ma campagne en équipe de France, à chaque fois que je les joue, en Euro, en Mondial ou en Jeux Olympiques, c’est toujours des matches couperets, détaille Batum. C’est une des premières fois où, entre guillemets, c’est cool. D’habitude, c’était finale, quart ou demie à chaque fois. Mais là, ce ne sera pas à la vie à la mort sur ce match. » Comprenez, la France se contentera vraisemblablement d’éviter la valise.
Coach Collet donne lui aussi le ton d’un match que les Bleus semblent avoir perdu d’avance : « L’Espagne est prête pour son Mondial et elle fait figure, au même titre que les Américains, de favori évident. C’est comme ça. On va essayer de faire le meilleur match possible, mais on n’est pas dans la même catégorie. » Chronique d’une mort annoncée pour cette équipe de France qui a sans doute en tête que la véritable revanche, contre ces mêmes Espagnols, pourrait bien intervenir en quart de finale. Et ce sera là, forcément, une toute autre histoire.