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« Ils nous craignent, c’est sûr ! »

"Ils sont favoris mais ils sont fébriles" affirme Nicolas Batum au sujet des Espagnols, leurs adversaires en quarts de finale de l'Euro

"Ils sont favoris mais ils sont fébriles" affirme Nicolas Batum au sujet des Espagnols, leurs adversaires en quarts de finale de l'Euro - -

Ce soir à 21 heures, à Katowice, la bande à Parker défie les champions du monde espagnols pour un quart de finale qui s’annonce explosif. Les Bleus décryptent leur adversaire.

Points forts

Une force collective
L’Espagne, c’est avant tout un collectif redoutable. Des joueurs habitués à évoluer ensemble depuis près d’une décennie. C’est une équipe qui s’appuie sur une génération dorée, championne du monde Junior 1999. « Il pratique le meilleur basket en Europe depuis plusieurs années, affirme Aymeric Jeanneau, le meneur de Villeurbanne. Ils ont un gros vécu. C’est un avantage pour eux. » Depuis leur sacre mondial en 2006, les Ibères surfent sur une incroyable dynamique. Vice-champions d’Europe 2007, ils ont échoué à une marche de l’or olympique à Pékin l’an dernier après une finale dantesque face aux Etats-Unis.

Un géant nommé Pau Gasol
La star de l’équipe, c’est lui ! Pau Gasol, 2,13 m, 109 kg. L’ailier fort des Los Angeles Lakers, champion NBA en titre, est l’atout maître de la formation espagnole. Il possède un bagage technique très complet. Excellent défenseur, il est également très adroit face au panier. Sur un terrain, le Catalan transpire la classe. Au Mondial 2006, il a réussi la prouesse d’être élu meilleur joueur du tournoi sans avoir disputé la finale face à la Grèce. Arrivé avec une blessure au doigt en Pologne, le colosse ibère semble monter en puissance à chaque rencontre. « C'est un cas très épineux, il a beaucoup d'impact », reconnaît Vincent Collet, le sélectionneur tricolore.

Une machine sans faille
« C’est solide partout. Ils ont changé trois fois d’entraîneur en deux ans et ils jouent toujours pareil », admire Jacques Monclar, l’ancien meneur des Bleus dans les années 80. L’effectif espagnol est un savant mélange de joueurs évoluant en NBA et en Euroligue. Un cocktail de talent et d’expérience extrêmement difficile à dérégler. « Ils ont de grosses individualités, glisse Batum. Ça court partout, nos deux équipes se ressemblent. » Très à l’aise techniquement, les partenaires de Felipe Reyes excellent à trois points. « Le seul moyen de les contrer, c’est de les faire douter en les empêchant de courir », analyse Monclar.

Points faibles

Un début de tournoi catastrophique
C’est une équipe méconnaissable qui a entamé son tournoi polonais. Défaite contre la Turquie et la Serbie, victoire en prolongations contre la Slovénie et passages indigents contre la Grande Bretagne ou la Lituanie. Une médiocrité dont les champions du monde n’étaient pas coutumiers. « Ils sont favoris mais ils sont un peu fébriles, souligne Nicolas Batum, l’ailier de Portland. Ils nous craignent, c’est sûr. Leur point faible ? Peut-être un excès de confiance ! »

Des tensions internes
Aux Jeux Olympiques de Pékin, l’Espagne était coachée par Pepu Hernandez. Humaniste, proche de ses joueurs et amoureux du beau jeu, le technicien ibère faisait l’unanimité dans le vestiaire. Depuis, Sergio Scariolo a repris les reines de l’équipe. Mais la mayonnaise a eu du mal à prendre. Les dissensions entre le coach italien et ses hommes sont apparues au grand jour lors du match face à la Turquie. Scariolo décide de confier la balle de match au jeune Sergio Llull. Un choix infructueux dont s’étonne ouvertement Marc Gasol (le frère de Pau) après la rencontre. « C’est une équipe qui s’autogère beaucoup. Parfois ça peut leur jouer des tours », assure Monclar. « Ils ont une belle armada, reconnaît Florent Piétrus, l’intérieur de Valence, mais c'est aussi la fin d’une génération. »

L’absence de Calderon
Blessé au doigt, le génial meneur des Toronto Raptors n’a pu faire le déplacement en Pologne. Un forfait qui handicape l’Espagne. Privée de son meilleur passeur, l’Espagne développe un jeu un peu moins fluide. D’autant que le petit prodige Ricard Rubio manque encore de constance au plus haut niveau. Pour l’instant, il n’a pas tout à fait convaincu dans un rôle de titulaire. Aux Tricolores d’en profiter.

La rédaction - François Giuseppi à Lodz