Jeanneau : « Le potentiel pour chercher quelque chose »

Le meneur de jeu de Villeurbanne, Aymeric Jeanneau, ne cache pas son impatience d’entrer dans le vif du sujet à l’Euro. Selon lui, c’est un groupe soudé par les qualifications et aux ambitions élevées qui affrontera l’Allemagne lors du premier match.

Aymeric Jeanneau, lundi, c’est le début de l’Euro en Pologne. Impatient ?
On a hâte d’y être. L’impatience est elle là. L’excitation, elle y est à certains moments. Puis à d’autres il y a encore un peu de temps avant d’avoir cette pression-là. On a aussi envie de continuer à travailler. On a une grosse marge de progression. On veut continuer à avancer et il n’y a pas non plus cinquante entraînements avant le début du tournoi. Il y a aussi ces sentiments d’impatience et d’excitation d’y être mais en même temps, on se dit que si on veut être à notre meilleur niveau, on a encore besoin de s’entraîner.

Quelles sont les ambitions des Bleus dans cet Euro ?
La qualification, c’était une étape et pas un premier but. On savait tous qu’on voulait aller à l’Euro et y faire quelque chose. Si on voit ça comme un but, on va se dire qu’on a une certaine satisfaction. Il faut voir ça comme une étape. Cette étape est passée. Là, on arrive à l’Euro. On a atteint l’objectif qu’on avait. On a envie d’y faire quelque chose. Depuis le début de la préparation, cette équipe a le potentiel pour aller chercher quelque chose. Forcément, l’ambition, elle va continuer à monter petit à petit. On va chercher à grappiller les quarts… on souhaite tous une demi-finale… on veut vraiment lancer cet Euro.

Vous avez joué des matches de qualification tandis que d’autres équipes présentes en Pologne, elles, disputaient des rencontres amicales. Est-ce un avantage pour vous ?
Les qualifs nous ont permis de jouer des matches de compétition importants, des matches couperets, d’avoir vraiment eu des matches qui comptent. La rencontre que l’on perd en Belgique… à un moment donné, il a fallu que l’on hisse notre niveau de jeu, ce que l’on n’a pas toujours su faire. Derrière, le groupe se ressoude, se resserre forcément parce qu’on était au pied du mur. Tout ça, ce ne sont que des avantages parce qu’avec les matches amicaux on a toujours des points d’interrogations. Est-ce que l’adversaire est au top ? Est-ce qu’il n’a pas brouillé des cartes ? L’Italie et la Belgique se sont employées à leur meilleur niveau. Je pense que c’est un avantage pour la construction du groupe.

Vous qui avez connu plusieurs campagnes, comment sentez-vous ce groupe ?
Je n’aime pas faire de comparaisons par rapport aux campagnes précédentes. Mais c’est vrai que cette équipe dégage quelque chose, un petit plus justement au niveau du groupe. Les équipes sont toujours sympas à vivre. Après, il faut trouver une petite étincelle, un petit truc sympa qui peut nous lier encore plus. Les matches de qualifs nous ont permis de trouver cette cohésion qui soude le groupe.

Quel est votre sentiment sur l’effectif retenu par Vincent Collet ?C’est vrai qu’il manque quelques joueurs qui pourraient apporter encore plus de potentiel mais une équipe, ce n’est pas forcément que les meilleurs. Des fois, il faut aussi des joueurs qui acceptent de ne pas jouer pendant trois-quatre matches, qui vont ensuite jouer cinq, dix, quinze minutes, être performants et ne pas faire la tête. Ce n’est pas du tout le cas dans ce groupe. Après les anciens, les jeunes… Il y a des jeunes qui ont plus d’expérience que les anciens. On a des joueurs qui viennent de NBA qui ont des vécus différents, des joueurs qui ont toujours été dans le championnat français comme moi. On a un peu de tout mais cette diversité n’est pas palpable. C’est que l’on ressent et c’est chouette à vivre.

Un petit mot sur votre poule, la B, où vous serez opposé à l’Allemagne, la Lettonie et la Russie.
C’est une poule dans laquelle il n’y a peut-être pas les cadors de l’Europe mais méfiance à tout ce que l’on va dire. Si on veut aller loin, il ne faut pas que cette poule nous arrête. C’est vrai qu’il y a des équipes dans lesquelles il va manquer des joueurs. C’est toujours à prendre avec précaution. Sans Nowitzki, l’Allemagne joue peut-être mieux. Elle a moins de talent individuel mais collectivement elle doit certainement mieux jouer je pense. La Russie, aussi, a une telle armada que quelques absences ne devraient pas trop la gêner.

Vous ouvrirez votre compétition face aux Allemands...
Le premier match, toutes les équipes veulent le gagner. L’Allemagne sera contente si elle peut nous battre parce qu’elle se lancera dans cet Euro et prendra des points importants. Les matches comptent aussi pour la 2e poule. Il est important de bien démarrer, de se mettre tout de suite dans ce Championnat et de ne pas avoir trop de pression. On aura le temps d’en avoir après. Si on peut gagner ce match, collectivement, ça fera du bien à tout le monde.

La rédaction