La marche était bien trop haute

Tony Parker - -
Il n’y avait décidément rien à faire, ce dimanche à Kaunas. L’équipe de France s’est logiquement inclinée face à l’Espagne en finale de l’Euro (98-85). Il y a eu du spectacle, du rythme et des grosses empoignades. Mais les hommes de Sergio Scariolo étaient intouchables pour des Bleus, certes novices à ce niveau de compétition, mais bien décidés à embêter les champions en titre qui conservent donc leur couronne européenne. Joakim Noah, si heureux de vivre cette aventure depuis deux mois, a donné le ton en décrochant deux dunks d’entrée de match. Une manière de placer cette finale sur un rythme très élevé.
Juan Carlos Navarro n’a pas non plus tardé à placer l’Espagne sur les bons rails en scorant son premier panier à trois points (4-3 pour la France après une minute de jeu). José Calderon, telle une sangsue, lui a emboité le pas en exerçant un pressing de tous les instants sur Tony Parker. Ce qui n’a pas empêché le meneur des Bleus (26 points) de maintenir son équipe au contact d’Espagnols passés devant dans le sillage des frères Gasol (17 points pour Pau, 11 pour Marc) omniprésents dans la raquette (25-20 à la fin du premier quart-temps).
Traitement de choc pour "TP"
Les hommes de Vincent Collet ont tenu la baraque pendant 20 minutes, à défaut de passer devant au score. La mise en action de Serge Ibaka, énorme aux contres (5 en 8 minutes), a permis aux Espagnols de créer un premier écart (38-26). A chaque fois que les Bleus se sont rapprochés au score (29-26 puis 46-41), les Espagnols en ont remis une couche. Impossible de leur reprendre la mène : les tauliers, c’étaient eux. Le titre mondial (2006), le titre européen (2009) et leur place de finaliste olympique (2008) ont apporté suffisamment de confiance à ce collectif All-Star pour se laisser impressionner par le retour à quelques encablures de leurs adversaires. Et quand le danger s’est fait davantage ressentir, ils n’ont pas manqué de mettre une dose d’agressivité parfois malsaine comme sur cette cravate de Rudy Fernandez (14 points) sur Tony Parker (50-41 à la pause).
La suite a été beaucoup plus laborieuse pour les Français. Remarquable pour les Espagnols, largement au-dessus du lot. En feu en demi-finale face à la Macédoine, Juan Carlos Navarro a de nouveau été époustouflant (27 points, meilleur marqueur). Des prestations de haut vol qui ont valu au Barcelonais le titre de meilleur joueur du tournoi. La marche était trop haute. Les Bleus n’ont jamais touché du doigt le premier titre de leur histoire. Avec des succès de prestige et une qualification pour les JO en poche, les hommes de Vincent Collet ont largement réussi leur compétition. L’écart avec les géants d’Europe était beaucoup trop grand.