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Coupe du monde : à quoi faut-il s’attendre avec les Bleus ?

Boris Diaw

Boris Diaw - AFP

Champions d’Europe, les Bleus entament la Coupe du monde de basket ce samedi contre le Brésil (18h), à Grenade. Jacques Monclar, membre de la Dream Team RMC Sport, estime qu’un quart de finale est un objectif réaliste. Et voit l’Espagne favorite à domicile.

La vie sans Tony Parker

« On ne peut pas le remplacer numériquement. Le poste de meneur sera géré différemment par Antoine Diot et Thomas Heurtel, voire par Evan Fournier. Certains joueurs remplissent aussi les cases vides, comme Nicolas Batum ou Boris Diaw, qui sont des joueurs de classe mondiale capables d’élever leur niveau pour remplir les cases points et passes décisives. Ils ont du charisme et peuvent influer sur la tenue du groupe. Avec Tony Parker, l’équipe était toujours en quarts de finale, en demi-finales, voire en finale. Il va falloir atteindre les quarts de finale pour que ça soit réussi. Le grand défi sera de résister au rebond et de ne pas perdre la balle, mais il y a assez de qualités dans cette équipe pour atteindre le top 8 mondial. »

Les quarts pour objectif

« Il faudrait sortir deuxième ou troisième de la poule. Finir premier serait l’idéal. Après, il faudrait passer les huitièmes de finale pour arriver en quarts de finale en situation de contre. Tout ce qui vient ensuite ne sera que du bonus. Arriver en demi-finales, ça serait forcément un Mondial très, très réussi. Mais un top 8 mondial serait très cohérent, dans la lignée de ce qui se fait depuis un moment. Etre éliminé avant serait un peu décevant. »

Une préparation contrastée

« C’est toujours difficile à juger. Le premier match de la Coupe du monde va tout déterminer. La préparation (six victoires, trois défaites) a été très cohérente au début, beaucoup moins ensuite à Antibes et à Strasbourg, et enfin un peu mieux. L’obstacle est là, il est double avec le Brésil et la Serbie avant de jouer l’Egypte, l’Espagne et l’Iran. Ils sont partis pour un cycle de cinq matchs, la tête dans le guidon. »

Un secteur intérieur limité

« Il faut être cohérent, appliqué défensivement, respecter les consignes sans trop sortir de son rôle. Sans Ian Mahinmi, on perd des centimètres et des kilos. Kim Tillie va apporter autre chose. Il connaît bien les ambiances espagnoles car il joue depuis deux saisons en Liga et vient de signer au Saski Baskonia (Vitoria). Tout cela est une question de collectif. On peut faire pleins de choses mais tout cela doit se matérialiser. »

L’Espagne en favorite

« L’Espagne est devant en compagnie des Américains, avec la Lituanie et le Brésil. La France est derrière, avec la Serbie, la Croatie, l’Australie, la Grèce… Tout le monde peut rentrer là-dedans. Le Brésil est un gros outsider. »

Les stars attendues

« Le jeu va déterminer qui sera MVP. Nicolas Batum va être pisté par toute l’Europe. J’espère qu’il va encore grandir et assumer ce rôle de leader, ce serait génial ! Sinon, il y a Boris Diaw, Mickaël Gelabale, qui peut apporter plus de poids et de création. Mais l’Espagnol a bonne mine, avec les Rudy Fernandez, Sergio Llull, les frères Gasol. Il y a des chances si la finale oppose les Etats-Unis à l’Espagne. Chez les Américains, je vois bien James Harden et DeMarcus Cousins. »

Déjà un double coup de gueule

« Je trouve dommage que la France ne joue pas à Bilbao, pour la proximité avec son public. C’est un peu ridicule pour les supporters français, qui pourront au moins se déplacer à Bilbao pour voir jouer les Etats-Unis. Sinon, l’Espagne, le Brésil et la Serbie sont au complet. Je regrette aussi, concernant l’équipe de France, que d’une année sur l’autre, certains partent et reviennent. Cela manque de cycles de deux, trois, quatre ans où l’on vient. C’est mieux pour le collectif et pour soi-même. On peut s’étalonner et savoir où on en est. L’équipe de France n’a jamais été un self-service. On est moins efficace que si on enchaîne un cycle. Tony Parker a fait un cycle et il a fini cramé. Gregg Popovich (son entraîneur à San Antonio) a dû le freiner et c’est normal. Il faut pérenniser les choses et se créer des repères. Pour gagner d’autres titres, c’est vers cela qu’il faut tendre. »

la rédaction