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France – Espagne : Les Bleus face à leur Everest

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L’équipe de France devra créer un exploit monumental mercredi (22h) face à l’Espagne pour rallier les demies finales de la Coupe du monde. Une légende à écrire sans leur leader Tony Parker. Peuvent-ils le faire ?

C’est une quête qui ressemble à celle de Frodon lancé à l’assaut du Mordor. Ou à encore à celle de l’inénarrable Jean-Claude Duce qui voulait oublier « qu’il n’avait aucune chance ». Pliée d’avance. On a beau retourner le problème dans tous les sens, on ne voit pas comment le quart de finale de mercredi (22h) pourrait échapper à l’une des plus belles armadas européennes de tous les temps. D’ailleurs, c’est écrit, même les Américains n’y résisteront pas lors d’une finale annoncée dans la folie du palais des sports de Madrid. Tout converge en effet pour annoncer le triomphe ibère.

L’histoire d’abord. Ce sera la quatrième fois en quatre ans que la France et l’Espagne s’affrontent lors d’un match de phase finale. Pour une seule victoire tricolore lors du sacre historique de l’Euro 2013. La forme du moment ensuite. Nantis de 6 victoires en 6 matches depuis le début de la compétition, les Espagnols, au pire, ont concédé un écart de -16. Ce fut plus laborieux pour les Bleus, battus à deux reprises, et coupables de trous d’airs à répétition. Enfin, si la Roja vise un triomphe en pouvant compter sur toutes ses stars, les frères Gasol en tête, côté tricolore, Tony Parker n’est pas là, sans parler des Noah, Mahinmi et consorts. Alors, foutus les Bleus ?

Collet : « Courir ne sera pas assez, il faudra sprinter »

Pour peu qu’il y en ait une, la recette pour battre l’Espagne chez elle tient en quelques mots. « Sortir les Gasol, ne pas perdre le ballon, ne pas donner de choses faciles, être dans le match à cinq minutes du buzzer », énonce Jacques Monclar, membre de la Dream Team RMC Sport. A écouter les acteurs de ce futur drame en quatre actes, il sera surtout question de concentration. Ces Bleus intermittents en ont sérieusement manqué depuis le début de la campagne. « C’est possible de battre l’Espagne, jure pourtant le capitaine Boris Diaw. Il y a beaucoup d’erreurs qu’on peut limiter. On sait qu’on peut les battre. Si on réalise un match quasi-parfait, ils sont battables. »

Sélectionneur des Bleus depuis 2009, Vincent Collet devra presque se muer en prophète. « On sait que notre marge de manœuvre est faible, reconnait Collet. Courir ce ne sera pas assez, la bonne réponse ce sera sprinter. Si on n’est pas capable de le faire, il vaut mieux rester à l’hôtel. Le niveau d’effort qu’on doit consentir est maximal. » Arrière des Bleus au rendement encore trop limité, Nicolas Batum mise quant à lui sur la bonne frousse qu’il faudra faire passer dans les têtes espagnoles, condamnées à l’emporter. « Ils sont en mission. Ils n’ont pas le droit à l’erreur. S’ils perdent, ce serait un désastre national. Autant pour eux que pour tout le pays. » C’est peut-être ça, la meilleure arme des Bleus. Personne ne croit à leur succès. Comme personne ne croyait au succès de Frodon, bien peu de chose face au terrible Sauron. Et même pour Jean-Claude, ça a fini par marcher.

SR avec NJ