France-Espagne: Pourquoi tant de haine ?

Boris Diaw et Pau Gasol - AFP
L’Espagne n’a qu’un seul ennemi : la France. Un sentiment décuplé depuis son élimination prématurée, l'an passé, dès les quarts de finale du Mondial disputé pourtant chez elle. Autant dire que les Ibériques vendront donc chèrement leur peau et tenteront à leur tour de réaliser le hold-up parfait.
La génération Parker vs génération Gasol
C’est que les oppositions entre l’Espagne et la France ne ressemblent à aucune autre. Elles sentent la poudre et le soufre, et mettent en lumière une énorme rivalité entre deux générations hors normes. Celle des frères Gasol d’un côté et de Tony Parker de l’autre. Et ça fait souvent des grosses étincelles, comme ce coup de sang de Nicolas Batum sur Juan Carlos Navarro dans les ultimes secondes du quart de finale des Jeux Olympiques en 2012 (défaite des Bleus 66-59).
« Quitte à faire une faute, autant que ça soit une bonne parce qu’à force de les voir se laisser tomber, on a envie qu’ils tombent vraiment pour quelque chose », lâche alors l’ex-meneur Yannick Bokolo.
Doigts d’honneur et bordée de sifflets
Electrique, cette demie de jeudi le sera forcément même si le rapport de forces penche pour le moment en faveur des Français vu ses prestations d'ensemble depuis le début de l'Euro. L'an passé en Espagne, avant chaque rencontre, les doigts d’honneur des supporters ibériques fusaient à l’arrivée du bus des Tricolores. Pendant les rencontres, l’adversaire, quel qu’il soit, était encouragé. Les Bleus, eux, étaient systématiquement sifflés à la fin. Même s'ils s'imposaient.
« Bien sûr que je ressens cette rivalité, se souvient le pivot Joffrey Lauvergne. Il n’y avait jamais rien de méchant mais ils auraient préféré qu’on perde. En tout cas, dans certaines situations, ça pouvait nous pousser vers l’avant. »
13-4 pour l'Espagne
Cette fois-ci, le rapport de force sera inversé avec réception en France et furieuse envie d'enfoncer le clou, la France restant sur deux victoires d'envergure en tournois majeurs (Mondial 2014 et Euro 2013). Pour un total de 4 succès pour 13 défaites au cours de ces dix dernières années. "Chaque fois qu'on se rencontre, il y a beaucoup d'amour, ironise Nicolas Batum. Ça a commencé en 2009 (quart de finale de l'Euro perdu de 20 points). Ce sera un match historique, on aura besoin du public. Qu'il nous supporte, qu'il soit fou ! Il y avait du vice des 2 côtés. Mais pour France Espagne, tous les moyens sont bons pour les battre mais dans les limites du respect. On ne veut pas vivre ce qu'ils ont vécu l'an passé." Une véritable cauchemar.