Les Bleus, une équipe d’avenir

L'équipe de France médaillée de bronze mondiale - AFP
Le temps est un allié perfide. Un coquin qui rend l’attente interminable et zappe vite les plus belles heures. En sport, difficile de signer une performance de choix sans se projeter quasiment tout de suite vers l’avenir. Même une performance historique. La médaille de bronze de l’équipe de France, première breloque mondiale de l’histoire du basket masculin tricolore ? Inoubliable. Mais tout sauf la fin de l’histoire. La Coupe du monde 2014 à peine dans le rétroviseur se profile déjà à l’horizon l’ombre alléchante d’un Euro 2015 dont une partie du premier tour et les phases finales se dérouleront en France. « Ça va être une belle apothéose, s’enthousiasme Nicolas Batum. A nous de confirmer. »
A domicile, les Bleus s’avanceront en champions en titre, favoris à leur succession. Objectif médaille d’or et qualification pour les JO 2016 de Rio, dernière étape du parcours international d’un certain Tony Parker. La suite logique d’une trajectoire qui a installé cette équipe de France, mix de deux générations, celle de TP et celle de Batum, à la table des meilleures formations de la planète « orange ». Médaille d’argent continentale en 2011, quart de finale olympique en 2012, titre européen en 2013, médaille de bronze mondiale en 2014 : l’équipe drivée par Vincent Collet enchaîne les grands rendez-vous sans se trouer.
« La France est devenue une très grande nation de basket »
Entre des anciens toujours plus expérimentés et malins, des leaders aux épaules larges et des jeunes en constants progrès, il n’y a aucune raison que ça s’arrête. Tout paraît réuni pour continuer à viser le ciel. Surtout si l’état d’esprit conquérant perdure. Pour ces Bleus, la défaite reste toujours ce carburant alimentant le feu des futures conquêtes. La preuve avec cette déclaration de Batum juste après le bronze mondial : « Une superbe performance. Mais on est encore un peu dégoûté de la défaite contre la Serbie… » Se souvenir des déceptions pour cultiver l’esprit de la gagne. Avec la perspective de troupes enfin au complet. Euro 2015 en France et JO 2016 obligent, la liste des absents devrait fondre comme neige au soleil l’été prochain. Tout le monde a envie d’y être, à l’image de ce tweet signé ce dimanche du pivot Kevin Séraphin : « Ce serait énorme si tout le monde peut participer à l’Euro 2015, au moins la préparation, moi le premier… »
Les choix du sélectionneur vont pouvoir se multiplier. Parker ? Retour annoncé. Joakim Noah ? La campagne médiatique en sa faveur de son père Yannick, ces derniers jours, pourrait servir de prémices au sien. Et il y en a d’autres, dont ceux qui ont raté la campagne de Coupe du monde sur blessure (Ian Mahinmi ou Nando de Colo par exemple). Sauf accumulation de pépins physiques, c’est bien la « Dream Team » française qui devrait défendre le titre continental. Avant de s’attaquer à l’Everest olympique. « Cette équipe peut encore progresser, confirme ‘Flo’ Pietrus. Il nous manquait des joueurs mais on a prouvé qu’on était une vraie équipe. L’Euro 2015 sera l’occasion de gagner un autre titre. Depuis 2011, on montre année après année que la France est devenue une très grande nation de basket. Tout le monde le sait maintenant. » Et Batum de conclure : « On continue notre petit bout de chemin ». On l’espère sublime jusqu’au bout.