Quand les « Braqueuses » se font braquer

Sandrine Gruda face à la Turquie - AFP
Elles vont pouvoir s’en vouloir. Bien comme il faut. Avec son visage profondément remanié, sa nouvelle coach Valérie Garnier (même si elle connaît déjà bien la maison) et son objectif quart de finale, l’équipe de France féminine entamait son championnat du monde, ce samedi en Turquie, sans grandes certitudes. Elle aurait pu se rassurer en s’en offrant quelques-unes d’entrée. Elle aurait dû, même. Mais le scénario de son entrée en lice a viré au vinaigre.
Opposées au pays hôte, qu’elles avaient battu sans vraiment trembler en demi-finale de l’Euro 2013 (57-49), les Bleues ont laissé passer l’occasion de s’imposer dans ce choc du groupe B avec une défaite d’un rien (48-50)… mais rageante. Rien d’irrémédiable pour la suite. Mais poser une victoire comme base du parcours n’aurait pas été du luxe pour une équipe en reconstruction. Mais que s’est-il donc passé ? Une baisse de régime évidente au plus mauvais moment. Portées par leur duo de piliers d’expérience, une Sandrine Gruda des grands soirs (11 points et 13 rebonds au final) et une Céline Dumerc dans son rôle de chef d’orchestre (8 points, 5 passes décisives), les Françaises prenaient le match par le bon bout : +1 après un quart temps (15-14) puis +10 après la deuxième période de jeu (27-17).
Mauvais choix et gestes ratés
La victoire semblait déjà pointer le bout de son nez à l’horizon. C’était sans compter sur un troisième quart temps catastrophique. Avec à peine 10 points marqués contre 21 encaissés, les joueuses de Valérie Garnier voyaient tout leur travail s’écrouler en dix minutes. Il en restait encore autant pour réagir. Mais les Bleues allaient se tirer une balle orange dans le pied avec un enchaînement de mauvais choix et de gestes ratés en phases offensives, notamment de la part d’une Dumerc, qui ne peut donc pas toujours revêtir le costume de sauveuse de la patrie.
Aucune joueuse ne parvenait donc à prendre le match sur ses épaules et enfiler les paniers. Les Turques les imitant, la France restait dans le match jusqu’au bout, prenant même la tête à moins de deux minutes du terme. Mais son inefficacité aura raison de sa volonté devant un public ravi du succès de son équipe. Pour oublier cette fin de match frustrante, les Bleues n’auront pas longtemps à attendre. Le Mozambique, victime désignée du groupe, se dresse sur leur route ce dimanche (13h). Un carton et ça repart ?