Dennis Rodman vise le Nobel de la Paix

Retraité depuis l’an 2000, Dennis Rodman aura mis du temps avant de rentrer dans le XXIe siècle. Mais quand l’ancienne star des Bulls prend le rebond, c’est avec autorité et le voilà parti en Corée du Nord pour en revenir meilleur ami de Kim Jong-un et prêt à briguer un prix Nobel. Rien que ça.

Tous les ans, Sports Illustrated sort son célèbre numéro « Que sont-ils devenus ? » L’idée est simple : faire le point sur le quotidien désormais quasi-anonyme d’anciennes stars du sport qui, il y a peu, enflammaient des millions de fans. Et avec Dennis Rodman en « couv’ » cet été, l’hebdomadaire américain n’aurait pas pu rêver meilleur ambassadeur à son concept. Seul problème, Rodman veut être l’ambassadeur de beaucoup plus.

Dans les colonnes du magazine, le « Hall of Famer » le plus excentrique de l'histoire de la NBA revient sur son récent voyage en Corée du Nord (lors d’une tournée des Harlem Globetrotters), au cours duquel il avait eu le « privilège » de rencontrer Kim Jong-un, leader héritier de l’ultra autarcique république populaire démocratique de Corée. Pas habitué à tourner autour du pot, l’ancien rebondeur des Chicago Bulls répète son affection envers son nouvel ami (« un type génial et mon ami pour la vie ») et assure qu’il prévoit de retourner le voir au mois d’août. Les températures seront comprises entre 20 et 28°C, idéal pour une escapade estivale.

Passeport diplomatique et prix Nobel

Au programme donc, vacances avec la famille de « Kim », quelques matches de basket ici ou là et une demande bien particulière qu’il compte adresser à son ami, comme il l’a confié à Sports Illustrated : « Je voudrais que Kim me fasse une fleur et libère Kenneth Bae ». Bae est un missionnaire américano-coréen récemment condamné à quinze ans de travaux forcés en Corée du nord pour avoir tenté de « renverser le régime ». Il faisait visiter le pays à des touristes. Effectivement renversant.

Convaincu de sa mission diplomatique, Rodman poursuit dans les colonnes de l’hebdomadaire sportif : « Mon but est de briser la glace entre les pays hostiles. Pourquoi est-ce à moi de le faire ? Je ne sais pas. Nous (les Etats-Unis, ndlr) maintenir en sécurité n’est vraiment pas mon travail, c’est celui du type noir (Barack Obama). Mais laissez-moi vous dire ceci : si je ne finis pas sur le podium du prix Nobel de la Paix cette année c’est qu’il y a un sérieux problème. » Comme quoi, les champions ne cessent jamais de courir après les trophées. Même à la retraite.

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Raphael Cosimano