Florent Piétrus : « Retrouver nos valeurs »

Florent Piétrus - -
A une semaine du début des championnats du monde, quel est le niveau de cette équipe de France ?
Nous sommes encore en phase d’apprentissage. Il faut profiter de cette semaine pour travailler et apprendre car c’est une équipe très jeune, peu habituée des exigences de l’équipe de France. J’essaie de leur faire comprendre que nous n’avons pas le droit à l’erreur. En club, on peut se louper pendant un mois et se reprendre durant la saison, là ce sont deux mois intenses où, à chaque été, il y a une compétition importante.
Servez-vous de guide aux plus jeunes ?
Je n’aime pas trop ce mot. Ce ne sont pas non plus des enfants même si certains ont à peine 20 ans ! Mais en tant qu’ancien, ils se retournent plus facilement vers Boris (Diaw, le capitaine) et moi. On essaie de les impliquer davantage, d’abord dans le jeu car c’est le plus important. Je ne suis pas encore vieux même si cela me fait plaisir que les jeunes viennent me demander des conseils.
Qu’est-ce qui ne fonctionne pas actuellement dans cette équipe de France ?
Nous sommes moins agressifs que dans le passé. Du coup, on laisse beaucoup plus d’opportunités aux adversaires. Il faut qu’on retrouve notre marque de fabrique qui était une défense très dure à manœuvrer. Il faut que tout le monde se mette au diapason et qu’on retrouve nos valeurs. Il faut que les jeunes le comprennent. L’image de cette équipe de France, c’est d’abord son agressivité, sa combativité. Pour l’instant, on le fait mais uniquement par séquences. Tout le monde doit retrouver cet esprit conquérant. Il y a un mot primordial : la volonté. Chaque année, les joueurs ont toujours eu cette envie de se défoncer sur le terrain et défendre dur. C’est juste une question de volonté. Si on y arrive, on pourra viser haut.
« C’est la première fois que je me sens aussi vieux ! »
Pourquoi y-a-t-il ce manque de volonté aujourd’hui ?
La principale raison, ce sont les nouveaux joueurs qui arrivent pour la première fois en Bleu cet été. Certains ne connaissent pas l’exigence du haut niveau et de l’équipe nationale. C’est la jeunesse qui explique ce problème. C’est la première fois que je me sens aussi « vieux » ! C’est important de renouveler l’effectif chaque année, mais il faut qu’ils comprennent que l’équipe de France, ce n’est pas comme en club où on ne peut même pas se permettre de louper une séance d’entrainement.
Il vous reste trois matchs de préparation (Côte d’Ivoire, Australie, Brésil) durant le tournoi de Villeurbanne avant de partir pour la Turquie. Quelles sont les attentes de ce dernier rendez-vous ?
Il faut d’abord se rassurer dans le jeu. Si on ne gagne pas tous les matchs, ce ne sera pas le plus important. Mais si on se rassure et qu’il y le plaisir de la victoire au bout, on ne se privera pas du résultat. Il faut, je le répète, qu’on retrouve cet esprit d’équipe et la combativité. Si les deux sont réunis, il n’y aura pas de surprises à la fin du tournoi.